Au sein d’une contrée lointaine dirigée par les forces de la paix et de la justice, un démon nommé Mégialus seul survivant de la grande battue et chassé dans une grotte voulait prendre sa revanche.
Un soir d’été où la chaleur faisait loi, Mégialus sorti de sa grotte qui rejoint les profondeurs de la terre. Habillé très lourdement pour cacher son visage démoniaque il errait dans l’espoir de trouver une idée pour renverser le bonheur qui habitait cette contrée aux mille merveilles.
Il marchait très silencieusement, les soldats ratissaient les bois à la recherche d’éventuel démon survivant. Mégialus s’interrompit… un son lui avait fait cesser tout mouvement. De la rivière non loin de lui, s’élevait un chant de femme. Le démon s’approcha à pas feutré, un mélange de crainte et d’avidité l’accompagnait. Une femme n’était jamais laissée seule en ces lieux. Évitant les branches sous ses pieds, il la vit qui lavaient des vêtements dans la rivière.
Ce qu’il avait vu le fit sourire, elle était non gardée. Ravi d’avoir une victime il se prépara à sortir pour la tuer. Mais quelque chose l’en empêcha, elle était enceinte. Il fouilla avidement dans ses poches et sorti une fiole. Cette fiole contenait une goûte de sang de milles harpies guerrières qui dominaient le monde dans les temps anciens. Ce sang avait un certain pouvoir et ce pouvoir il allait enfin pouvoir l’exploiter. La femme toujours à son lavage entendit une voix dans sa tête, une voix macabre et hostile.
- Lève toi jeune enfant et que ta conscience soit éteinte.
Elle s’exécuta. Tel un cadavre vivant sans coordination, les yeux mi clos elle obéit. Ses vêtements emportés par la rivière.
- Approche !
Toujours entendue dans sa propre tête la femme s’avança droit vers Mégialus. Elle s’arrêta à quelque centimètre de lui toujours dans un état semi comateux. Il lui mit une main sous la gorge et pencha sa tête vers l’arrière et fit couler le contenu de la fiole dans la bouche. Elle entendit alors à nouveau la voix s’élever en sa tête.
- Tu ne te souviendras pas de ce qui s’est passé. Le goût de ce sang aura disparu à ton réveille. Lorsque deux cycles de lune se seront passés, tu reviendras en cet endroit ou tu accoucheras malgré ta volonté. Tu le nommeras Vindariel et ensuite tu mourras. A présent retourne à ce que tu faisais et réveille toi.
La femme retourna vers la rivière et reprit sa tache qu’elle avait abandonnée sans se rendre compte, se réveilla et songea a un étourdissement du a son état de femme enceinte. Elle reprit ses habits qui flottaient plus loin et retourna au village. Mégialus retourna dans son repère mais le destin de son existence allait basculer. Il entendit un bruit derrière lui et se retourna. Une mage le regardait. Et sans qu’il puisse faire le moindre geste, elle le tua d’un sort.
Des guerriers accoururent par le bruit violent de ce sort. Entourés devant son cadavre la mage lança :
- C’est ainsi que Mégialus, démon des souterrains, n’est plus.
Deux lunes sont passées depuis cet événement. Et au bord d’une rivière un cri perçant réveilla des animaux endormis. Cette femme était sur le point d’accoucher. La douleur était atroce, plus qu’encore qu’un accouchement ordinaire. Elle sentait ses os se craquer. Après des longues minutes de douleurs intenses, « l’enfant » qu’elle portait était né…Elle ne pouvait plus bouger, épuisée elle tenta de regarder la forme de l’enfant qui tout à coup d’un mouvement brusque se leva. Un corps de démon se tenait devant elle et celui-ci lisait la peur sur son visage en sueur. Ces yeux se fermèrent et d’un soupir elle prononça le nom de Vindariel avant de mourir.
Le démon grandit d’une manière extraordinaire et plus rapidement que la moyenne. Il sentait une puissance monter en lui. Des pouvoirs qui dépassaient l’entendement. Caché dans les bois il se nourrissait de soldats, fermiers, d’animaux… les villageois pensèrent a un animal féroce qui avait élu domicile dans la forêt. Vindariel entreprit de faire renaître la haine et la violence dans cette contrée si paisible, mais les lignes du destin lui avaient promis un autre avenir. Un jour, en plein chasse, il tua une elfe dont il ignorait l’existence de cette espèce.
D’une nature intelligente, il se méfia et préféra ne pas la manger… il ne savait guère si elle était « comestible ». Il s’en alla chasser autre chose. Il l’ignorait mais le compagnon de l’elfe était un mage très puissant et aussi dans la forêt. Il trouva le corps de sa compagne. Mutilée gravement, elle ne bougeait plus. Il s’entreprit de chasser la « chose » qui avait tué sa bien aimée. Il trouva Vindariel sous un chêne mangeant une biche. Aucuns mots fut dit avant qu’un combat sans merci se livra. Pendant deux jours ils se combattaient. Aucun des deux adversaires n’arrivait à prendre le dessus sur l’autre. Alors que tout espoir de vengeance quittait le corps de l’elfe, Vindariel le blessa et la mort était inévitable pour l’elfe ! Sachant sa fin proche, il jeta un sort pour donner à Vindariel : conscience, droiture, honneur, respect et justice dans l’esprit de Vindariel qui sentit sa tête sur le point d’exploser. L’elfe toujours sans dire un mot parti, laissant à terre le démon toujours en vie. Vindariel se releva. Différent d’avant, l’idée de tuer et de vivre dans le massacre avait disparu. C’est alors qu’il se mit à voyager dans toutes les contrées du monde connu afin de faire disparaître le mal. Il arriva sur l’île de Teliarok dans l’espoir de faire naître au cœur de l’île le goût de la Justice et l’honneur. S’emparant des armées des ténèbres lui obéissants sans discutions, il fit du mal un objet du bien.
