La Lune Ailée, récits d'une taverne

Lorsque l'homme arriva en ville, la misère et le malheur l'accompagnait. Il avait tout perdu, et il errait sans but depuis plusieurs semaines de ville en ville.

Le peuple Viking, de part de son hospitalité, eut pitié de cet homme, et l'aida à se reprendre en main. Après quelques durs mois passés à combattre ses démons intérieurs, un nouvel étre était né... Se libérant de son passé, il se fit appelé Sen'tiah, et entreprit d'ouvrir une taverne.

Malgré son air mystérieux et ses secrets, il était prêt à tout pour offrir à ce peuple qui l'avait tant aidé, le bonheur, et l'espoir.

Désormais, quiconque entre à La Lune Ailée est accueilli par une verre d'hydromel et une poignée de biscuits dont lui seul a le secret.

Mes amis, venez, buvez, parlez, détendez-vous ! Considérez cet endroit comme votre deuxième maison !

Après avoir traversé toute l'île de Télia dans le but de faire connaître la guilde aux seigneurs de l'île, l'ambassadeur et ami de Haketum rentra dans la taverne toujours enrobé dans sa cape comme à son habitude.

Le petit homme de petite stature s'assit à une table au coin du feu. Quelques minutes plus tard, Falcor, Haketum et ses autres amis de la guilde vinrent le rejoindre et c'est alors qu'en prenant un verre d'hydromel, il commença à raconter tout ce qu'il avait vu:

"J'ai voyagé à travers tous les royaumes, traversant plaines arides, forêts étouffantes et vallées escarpées.
J'ai rencontré toutes sortes de personnes et créatures: orcs, hommes bêtes, elfes,... m'accueillant avec plus ou moins de chaleur. Cependant, il prirent tous attention à ce que je voulais leur déclarer."

Il s'arrêta un petit moment pour boire quelques gorgées de nectars et manger quelques biscuits.

"Les hommes bêtes sont vraiment des créatures étranges: l'un d'eux m'accosta et se mit à me parler dans une langue incompréhensible. Percevant l'incompréhension sur mon visage, il se mit à hurler de rage et me saisit la gorge avant de me reposer et de s'en aller en courant.
Je n'ai pas compris pourquoi il avait fait ça mais j'ai échappé de peu à une bataille je pense."

Il arrêta de parler et se remit à manger.

Au bout de quelques heures de discussion, ils décidèrent tous de trinquer une dernière fois et se dirent tous au revoir. Ils se levèrent d'un même mouvement et s'en allèrent vers la sortie.

La porte s'ouvrit lentement, laissant le vent s'engouffrer dans la salle, accompagné de quelques feuilles.

Falcor, sous le couvert de sa cape brochée et d'une large capuche, entra dans la pièce d'un pas léger malgré l'armure que l'on devinait sous les pans de la cape.

Une fois la porte fermée, il découvrit son visage, et tout en arborant un large sourire, s'exprima :

Alors Sen'tiah, quelles sont les nouvelles ?

Il se dirigea vers le tenancier et le salua en le serrant fort dans ses bras.

Sers-moi donc une spéciale, si tu le veux bien. Je vais rester un peu pour profiter du calme.

Sen'tiah lui apporta deux spéciales, et s'asseya avec lui.

A la tienne, mon ami !

Soudain, un elfe fit irruption dans la taverne. Tout haletant et paniqué, il prit une chaise et se reposa quelques minutes. Sen'tiah s'approcha de lui et il l'entendit murmurer:

La fin est proche, préparez vous à mourir.

Contrarié, Sen'tiah se tourna vers Haketum alors présent dans la salle, assit près du comptoir.

Il a l'air vraiment paniqué: il nous annonce notre mort. Ce passerait-il quelque chose sur l'île?

Les deux amis prennaient les déclarations de cet elfe très au sérieux et Haketum décida de s'en aller prévenir ces alliés. Il laissa quelques instructions à Sen'tiah et sauta sur son cheval.
Peu de temps après le départ de son ami, Sen'tiah appliqua les instructions que lui avait laissé Haketum: il emmena l'elfe dans une pièce à part, en prenant bien garde de ne le laisser parler à personne.

Quelques heures après, Haketum revint accompagné de Falcor et les quelques membres de l'aliliance qu'il avait pu trouver: Thraca, Cerim, Throl et Yondaime.
Ils entrèrent tous trois dans la taverne et Sen'tiah s'empressa de les emmener voir l'elfe.

Ils prirent tout leur temps pour s'installer autour de ce curieux personnage afin de mieux le cerner: il avait le teint livide, paraissait très appeuré et tremblotait. Il n'arrivait même à tenir correctement le verre d'hydromel que le patron lui avait servit. Soudain, Sen'tiah, toujours aussi contrarié, prit la parole:

Que t'arrive-t-il? D'où viens tu? Que veux tu nous faire savoir exactement?

Un silence de mort suivit ces interrogations puis l'elfe se mit à parler d'une voie chevrotante:

La fin est proche. Préparez vous à mourir.

Haketum ayant déjà entendu ces propos, s'agaça quelque peu.

Cesses de marmonner cela et expliques nous ce que tu viens faire ici!

Ne voyant aucune réponse de sa part, ils décidèrent de le laisser tranquille quelques instants pour qu'il reprenne des forces et par la même occasions, ses esprits et lui donnèrent à manger. Les six compagnons sortirent de la pièce et s'en allèrent s'asseoir à coté du feu pour discuter car cela faisait quelques temps qu'ils ne s'étaient pas réunis dans cet endroit.

[HRP]Je rapporte ici les propos du Seigneur Yondaime qui n'est malheureusement plus parmi nous...[/HRP]

Le feu brûlait avidement dans l'âtre. Les compagnons du cercle des Guerriers disparus était réuni autour. Yondaime regardait nonchalamment la fournaise, les coudes posés sur ses genoux et la tête appuyée dans sa main droite.

Puis il dit, comme se parlant à lui même :

"Quelle ironie...notre nom nous rattrape...le cercle des guerriers disparus va disparaitre..."

Comme son regard était plongé dans les flammes, une larme roula le long de sa joue. Légèrement honteux de tant de faiblesse, il se leva de sa chaise et alla devant la fenêtre qui donnait sur l'est.

Il l'ouvrit et un vent frais et vivifiant parcourut la pièce en faisant trembloter le feu. Il la referma et, se retournant vers ses camarades, il dit :

"En vérité, réjouissez-vous, mes frères, car notre fin n'est pas pour maintenant. Je ne sais pourquoi mais l'espoir renait en moi. Quoique puisse raconter cet elfe, rien ne détruira le Cercle des Guerriers Disparus, et je vous le dis, moi, Yondaime, l'Hokage de Konoha, qu'un grand mal va arriver mais le meilleur reste à venir"

Sur ces derniers mots, il sortit tranquillement de la Lune Ailée, les mains dans les poches.

[HRP]Yondaime[/HRP]

Le raznarôk était passé et Yondaime décida d'aller retrouver ses camarades et amis à la Lune Ailée.
Mais quand il arriva devant les portes de l'établissement, celles-ci étaient cassées.
A l'intérieur, aucun feu ne brûlait dans la cheminée, les tables et chaises étaient recouvertes d'une épaisse couche de poussière et tout était sinistrement silencieux et triste.
Les araignées appliquaient tout leur art de tisseuses de toiles dans toute la pièce.

Yondaime se rendit alors à l'évidence que, malgré l'espoir donné par ce renouveau, rien n'était plus comme avant.

Un cavalier s’approchait de la taverne de la Lune ailée. Un capuchon couvrait sa tête laissant son visage dans l’ombre.
Il descendit de sa monture et rejoint Yondaime.
- Le monde a changé n’est ce pas ?
Yondaime ne répondit mot ; le cavalier s’accroupit et fouilla le sol parsemé de cendres. Avec ses va et viens, ses doigts rencontrèrent un objet, il le dégagea.
C’était un verre ; un verre où Sen'tiah versait son hydromel dont lui seul avait le secret.

Ses yeux se rétrécirent, ses doigts se refermèrent sur l’objet prisonnier et murmura :
- Nous devons savoir ce qu’il s’est passé ici, savoir quelle force obscure a osé profané ce lieu de joie et de repos !
Moi, Seigneur Geawen je retrouverai les coupables et ils paieront de leur vie par ce qu’ils ont fait !

Sur ces mots, il enfourcha son cheval et galopa vers le Nord !

[HRP]Yondaime[/HRP]

Yondaime regarda passivement le cavalier s'en aller au loin. Il admira l'enthousiasme et la combativité de son camarade, enthousiasme qu'il avait perdu il y a peu de temps.

Puis il dit à haute voix :

Longtemps j'ai cru que je pouvais changer ce monde, mais, en fin de compte, qui sui-je pour oser penser celà, qui suis-je pour espérer changer quelquechose qui est mis en place depuis des milliards d'années.

Il regarda le soleil qui achevait maintenant sa course vers l'ouest.

Ce que nous faisons a si peu d'influence sur le monde, perdrais-je mon temps à tenter des choses inutiles ?

Une larme roula le long de sa joue et il baissa la tête comme pour cacher sa faiblesse pourtant naturelle.
Les derniers rayons du soleil chatoyèrent alors dans sa chevelure blonde désordonée et ses larmes parurent alors de minces filaments de cristal.
Il inspira fortement comme si un nouvel espoir emplissait son corps :

Non, dit-il, cela ne se passera pas ainsi, je me suis donné tant de mal pour rebâtir mon village, abandonner maintenant serait une insulte à ceux qui m'ont aidé dans ma tâche. Non, je continuerai à me battre pour défendre les peuples libres de ce monde.

La nuit avait fait main basse sur le décor sinistre qui régnait depuis quelques jours sur le hameau de Sen'tiah. La brume nourrissait son lit blanc et nonchalant de bruits sourds et gluants. Un cavalier découpait le décor de sa silhouette informe ; lentement, il se dirigeait vers ce qu'il restait de la célèbre taverne.

Arrivé au poteau d'accrochage - lequel penchait dangereusement à gauche - il descendit de cheval et l'arrima. Il jeta au sol le paquet qu'il portait sur son dos, se baissa et enleva les peaux de bêtes qui l'entouraient. Il en sortit un bâton et un chiffon humide, qu'il enroula autour du premier. Il versa un peu de poudre sur le chiffon, prononça quelques mots et le feu jaillit !

Cela fait, il se leva et s'engouffra d'un pas sûr dans les ruines. Arrivé à peu près au milieu de ce qui était jadis la salle principale, il s'agenouilla et nettoya le sol. Il passa doucement la main dans la poussière jusqu'à s'arrêter sur une excroissance, dans laquelle il plongea et en ressortit un anneau. Prenant son souffle, il tira d'un coup sec et fort une première fois sans résultat. Scrutant les alentours, il trouva un support sur lequel poser la torche et put alors utiliser ses deux mains. Cette fois, le sol se souleva dans un fracas de poussière et de débris, laissant voir un trou carré découpant le sol.

Reprenant la torche, il dirigea la lumière à l'intérieur et balaya la pièce. Rien ne semblait y exister, et pourtant un mot suffit à faire revivre l'espoir :

Sen'tiah !

Rien, aucun mouvement, aucun son.

C'est moi, Falcor !

Une ombre se distingua alors de l'obscurité pour apparaître en pleine lumière : C'était Sen'tiah, pâle et maigre mais vivant, qui partageait avec Falcor le secret de cette cachette en cas de danger. Tendant la main, les deux hommes se retrouvèrent finalement debout dans la salle principale.

Heureux de te retrouver, mon ami.

Les deux hommes se prirent à bras et savourèrent ce moment unique. Les premières paroles de Sen'tiah après ces événements tragiques furent alors :

Bien, mettons-nous au travail, il est temps de reconstruire l'espoir !

Après des jours entiers de travail, Falcor et Sen'tiah étaient épuisé. Haketum arriva enfin, rayonnant sur sa licorne blanche. Voyant la triste scène, Haketum descendit de son cheval et se dirigea vers Falcor qu'il bouscula afin de le réveiller.
S'apercevant de sa grande fatigue, Haketum laissa Falcor dormir en paix

Repose toi mon frère, tu le mérites bien.

Deux pieds plus loin se trouvait Sen'tiah, enrobé dans une fine couverture et ronflant comme jamais il n'avait entendu.
Après un bref état des lieux, Haketum se mit au travail.

Les décombres étaient dégagés et les murs commencaient à monter. Haketum entra dans l'enclos formé par les murs: au mileu, il y avait un tas de grosses pierres et un trou avec de la chaux.
Il déposa donc de la chaux sur les murs présents et commenca à ramener les pierres. Après 2h de sommeil, Falcor et Sen'tiah se réveillèrent et virent Haketum à l'oeuvre. Cependant ils ne trouvèrent pas la force d'aller l'aide et s'en excusèrent.
Après une après midi d'efforts, il avait terminé le mur du fond de la pièce principale et le mur donnant sur les chambres.
Usé, il s'assit, fier de ce qu'il venait de réaliser.

Sen'tiah, peux tu aller chercher ma gourde et mon sac: ils sont pleins de vivres.

Sen'tiah s'executa et ramena le paquet près de Haketum et de Falcor. Ils allumèrent un feu et se mirent alors à festoyer allègrement.
Pas tard dans la soirée, les trois hommes allèrent se coucher car une rude journée les attendait.

Par un temps maussade de mois de Juin, un cavalier galopa vers l’auberge de Sen’tiah qui était à présent reconstruite. Arrivé devant la bâtisse, l’individu attacha son cheval et se dirigea vers l’entrée de l’auberge. Ses bottes foulaient à présent le plancher. Il alla au comptoir et appela Sen’tiah. Le cavalier enleva sa capuche, une barbe de 3 jours parsemait son visage. Sen tiah reconnu Geawen et posa son verre d’hydromel et mis à côté une petite assiette de biscuits. Le cavalier hocha la tête en guise de remerciement, et ses yeux se perdirent dans le breuvage. Ses doigts encerclaient le verre.
Sen’tiah pris la parole :
« Vous m’avez l’air accablé Geawen ? »

Les yeux du Seigneur se levèrent vers le visage de Sen’tiah.
« Disons qu’hier soir, ma route a croisé celle de Yondaime et il m’a annoncé qu’il partait de l’île de Téliarok pour une quête…..la Quête de l’Oubli !
J’ai traversé l’île et voyagé à travers divers royaumes depuis le dernier Raznarôk, J’ai vu des royaumes se reconstruirent mais d’autres disparaitre, c’est le cas à présent pour Konoha. »

Geawen souleva son verre et ajouta :

« Notre Cercle a perdu un Grand frère d’armes….. un ami….A ta santé Yondaime de Konoha no kuni ! »

Sur ces mots, il leva son verre vers les cieux et le vida….