Le Cercle des Guerriers Disparus
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 Test RP

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Cerim
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptySam 29 Avr - 16:30

Noir.

Triste monde.

Il était seul. Seul, dans l’ombre. Une tâche de lumière, bleue et blanche. Il tournait sur lui-même, cherchant à se repérer. Son corps était léger, bien loin de l’état dans lequel il l’avait quitté. C’était un monde de silence.

Non. Il y avait bien ce bruit, lointain. Comme une goutte qui tombe, inlassablement, une autre reprenant la tâche de la précédente en une agréable éternité. Le jeune homme dirigea ses pas vers ce point. Il fut surpris de ne pas chanceler, de ne pas avoir peur de tout ce noir, de ce vide sans fond ni fin.

Il n’aurait su dire combien de temps ses jambes le portèrent. Aucune fatigue dans ses membres anciennement éprouvés. Alors, il continuait.
Le bruit se rapprochait, toujours régulier, toujours apaisant. Au loin, se formaient les prémices d’une gigantesque étendue d’eau lumineuse. Par réflexe, l’adolescent regarda en haut, s’attendant à voir une quelconque source de lumière.
Il n’y avait rien, juste du noir.

Le jeune homme parvint à la berge d’un lac. Il s’agenouilla, passant ses doigts sur la surface. Il les retira dégoulinant d’eau.
Lieu étrange.


[Ombre]"Bonjour, Akogare."

L’adolescent se retourna, calmement, quoique légèrement surpris de ne pas être seul. Akogare. Oui, c’était bien lui. L’Ombre se dressait devant lui, droite et fière, le contemplant de ces yeux rougeoyants.
Lentement, il se redressa.


[Akogare]"Bonjour.."

Il fut également surpris de pouvoir parler. L’Ombre lui sourit. C’était un étrange spectacle. Comme dans ses rêves, comme dans ces que sa mémoire n’avait pas occulté, elle était légèrement brumeuse, son visage dissimulé sous une nappe de brouillard.

[Ombre]"Je ne pensais pas te rencontrer ici. Ah, quelle merveilleuse tragédie !"

Elle se rapprocha de lui. Akogare sentit un contact glacial sur son avant-bras, et il suivit l’Ombre.
Il se mordit la lèvre, et souffla.


[Akogare]"Justement… Où sommes-nous ?"

L’Ombre s’arrêta, tournant la tête vers lui. Ses yeux le détaillaient, comme si il cherchait un improbable humour sous cette question.
Un faible rira l’agita.


[Ombre]"Tu es sérieux ? Tu ne sais pas quel est ce lieu ?"

Akogare fronça les sourcils, en hochant négativement la tête. Le rire de l’Ombre s’amplifia, lui rappelant de douloureux souvenirs. Théâtralement, elle ouvrit les bras, pivotant sur elle-même pour mieux englober toute l’étendue de vide qui les entourait.

[Ombre]"Je pourrais dire, pompeusement certes, que tu es chez moi. Dans ma demeure. Mais, la vérité est légèrement différente."

Elle lui toucha d’un doigt vaporeux le front.


[Ombre]"Nous sommes quelque part ici. N’aie pas peur du vide, pour y avoir vécu, je peux te dire que c’est par moment trop plein."

Nouveau rire. Elle semblait presque joyeuse d’avoir de la visite. D’avoir la visite du maître des lieux.

[Ombre]"Ici, c’est un peu une sorte d’antichambre. L’entrée des artistes en somme. Mais viens, suis moi, il faut que je te présente quelqu’un."

Un instant, Akogare se demanda si il devait suivre celle qui avait été son bourreau des nuits durant. Sans savoir pourquoi, il se souvenait parfaitement de l’Ombre, alors même que des pans entiers de sa vie lui échappaient. Il était pour le moins déstabilisé de son entrain bon enfant, de sa joie.
Le Hyuuga emboîta néanmoins le pas rapide de l’Ombre, curieux de voir un autre visage.

Ils marchèrent longtemps, une marche ponctuée de quelques remarques. Au fil du voyage, le brouillard qui enveloppait l’Ombre se dissipait. Les traits d’un visage masculin se dessinaient peu à peu, des traits de guerriers, marqués de coups. Il était vêtu d’un manteau. Ils arrivèrent devant une porte, gigantesque, barrée de fer. D’un geste nonchalant, sans même la toucher, l’Ombre ouvrit la porte. Elle tourna la tête vers Akogare, et plaça un long doigt effilé devant ses lèvres closes. Avec une grâce silencieuse, elle s’engouffra, aussitôt suivie du Hyuuga.

L’adolescent cligna des yeux, surpris par la vivacité de la lumière qui se dégageait de cette nouvelle pièce. Une douce lumière bleutée, comme il imaginait la glace et la neige. Il se sentait presque coupable de pénétrer dans tel monde, de fouler de ses pieds cette beauté glaciale. L’Ombre se dirigeait vers ce qu’il semblait être un large lit.

Akogare contemplait ce lit blanc. Une jeune femme y était couchée, endormie dans la fraîcheur ambiante, dans une retraite hivernale. Il se surprit à la trouver belle. Drapée d’une vaporeuse robe blanche, qui soulignait le contour de ses courbes, elle avait une peau étrangement blanche, presque sans nuances rosée. Des cheveux mauves encadraient son ravissant visage, une mèche plus téméraire que les autres barrait même l’une de ses joues. Elle avait les traits fins, délicats, sculptés avec amour et passion.

L’adolescent la dévisageait. Il lui semblait, impression diffuse, la connaître. Il quitta des yeux la magnifique jeune femme, pour rencontrer le regard de l’Ombre. Elle lui sourit, une nouvelle fois, mais ne dit rien, s’écartant même de quelques pas.
Akogare avança une main hésitante vers elle, et la posa sur le lit juste avant d’effleurer le bras dénudé. Troubler ce repos lui semblait être un sacrilège, un ineffable péché.

Et pourtant, il lui caressa le bras, doucement. Ses doigts remontèrent, comme guidés par une invisible main, une volonté autre, jusqu’à lui toucher le menton, les lèvres, le nez, le front. Il fut tenté, tenté seulement, de poser ses lèvres sur les siennes. Mais il fit la jeune femme cligner des yeux, sans toutefois les ouvrir. Elle s’étira, câline, ses bras quittant l’ombre de son corps pour saisir cette délicieuse main qui venait la réveiller.
Elle tourna son charmant visage vers Akogare, un sourire heureux aux lèvres, et ouvrit les yeux.

Deux iris rouges, brillants, dans lequel il discernait son tremblant reflet.


Elle s’assit sur le bord du lit, balançant faiblement ses jambes nues, ses yeux ne quittant pas Akogare. Elle posa sa tête contre son torse, et il sursauta en entendant son délicat murmure, sa voix céleste.

[???]"Je te connais."

Sans même s’en apercevoir, il lui caressait les cheveux, tandis qu’elle fermait les yeux, perdue contre le torse du garçon. Avec un sourire, elle sauta du lit, passant un doigt sur le nez d’Akogare et, riante, elle s’écarta, flânant dans sa chambre azurée. Elle avisa l’Ombre, et lui sourit.

[Akogare]"Je crois que moi aussi."

La jeune femme tourna les yeux vers lui, puis hocha la tête. Elle se rassit sur le lit, l’invitant à faire de même.

[???]"Je me demandais si tu viendrais."

Elle se mordit la lèvre, la rendant soudainement plus attirante encore, puis murmura.


[???]"Désolée."

La voir triste fit mal au cœur d’Akogare. L’Ombre s’était déplacée, se tenant à quelques pas de l’étrange couple.

[Ombre]"Tu n’as pas à l’être Tenshi. C’était son choix."

Le regard d’Akogare passait de l’un à l’autre, hagard. L’Ombre tourna son attention vers lui. Visiblement, elle se demandait comment formuler subtilement la phrase.


[Ombre]"Tu dois te demander pourquoi cette jeune femme t’attire."

Une subtilité relative.

[Ombre]"Tes esprits ne sont pas encore assemblés. C’est bien normal, me diras-tu. Il faut du temps."

Du regard, elle interrogeait Tenshi, qui gardait un silence serein. La tristesse n’avait pas encore tout à fait délaissée ses traits séduisants.

[Ombre]"Je ne peux donc pas t’en dire plus, pour le moment. Tu n’es pas réveillé. Cela viendra, peu à peu, ne t’en fais pas. Tu te souviendras de choses douloureuses, ou heureuses. Je n’envie pas ta place, Akogare. Car, dans ta courte vie, il n’y a pas eu beaucoup de moments heureux."

L’Ombre se tourna.

[Ombre]"Prépare toi à avoir mal, Akogare. Mais, sache que nous serons là pour te soutenir."

Elle quitta d’un pas tranquille la salle, sans un regard en arrière. Akogare avait les yeux dans le vide. Il se souvenait de quelques fragments, et il ne savait pas si il avait envie de découvrir le reste. La douleur effraye, lorsque l’on peut l’éviter.
Tenshi passa ses doigts sur la main du jeune homme, la lui saisissant tout en se levant.
Un amer sourire étirait ses lèvres.


[Tenshi]"Viens. Il faut que tu sortes d’ici, Akogare. Ce n’est pas un lieu pour toi."

Le garçon hocha la tête. La jeune femme le tira hors de sa chambre, mais avant de franchir le pas de la ténébreuse porte, Akogare se tourna. Des images d’une beauté sans amour. Des images de bleu et de blanc. De ciel et de neige. Une beauté figée, endormie.
Une voix douce le tira de sa rêverie.


[Tenshi]"Ce n’est pas un lieu pour toi."
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Cerim
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 1 Mai - 21:09

Le monde noir de l’antichambre se dissipa peu à peu, pour laisser place à une foisonnante place colorée. Jamais Akogare n’aurait pensé son esprit aussi lumineux, aussi joyeux. Les mêmes couleurs se répétaient souvent, jaune, rouge, pourpre, bleu, ou encore ambré, en une kyrielle de nuances.
Tenshi marchait à ses côtés, curieuse de tout. Quelque chose lui disait que jamais elle n’était sortie de son cocon confortable, de son cocon azur. Elle ne cessait de se tourner vers Akogare, de le questionner sur ce qu’elle voyait, sur ce qui apparaissait. Et lui, lui était incapable d’étancher cette soif de connaissance, car lui-même n’en savait rien.

Il se souvenait parfois d’un détail, insignifiant la plupart du temps. L’Ombre lui avait avoué à demi-mot qu’il avait été un guerrier, mais que l’essence même de sa vie se situait plus loin. Ce n’était pas cela le point culminant de son existence. L’Ombre semblait en savoir beaucoup plus que ses deux compagnons.

Dans cette luxuriante forêt de couleurs, un sentier pavé s’enfonçait. Le petit groupe progressait le long de ce mince chemin, prenant garde à ne pas aller se perdre dans quelques anciens souvenirs. Il y avait quelque chose de personnel, une aura d’intimité qui entourait les lieux.


[Ombre]"Nous sommes dans ce que j’appelle la Croisée des Mondes. Ce ne sont pas encore véritablement tes souvenirs. Ce sont plus des sentiments, des sensations, qui nourrissent les souvenirs en eux-mêmes."

Elle s’arrêta au milieu du sentier. Le paysage changeait subtilement, par petites touches. Tenshi regardait autour d’elle, remarquant que trois sentiers s’offraient à eux. Celui de droite attirait le regard, immédiatement, de par sa richesse, sa grâce indiscrète, sa beauté sauvage.
Les deux autres étaient moins clairement distinguables. Plus modérés dans leur aspect, plus réservés. Celui de gauche fit frissonner Akogare, sans qu’il n’en sache la raison. Il était à la fois magnifique et terrifiant, désirable et repoussant. Celui qui leur faisait face était le plus riche en formes, en couleurs, en courbes. Impossible de savoir ce qu’il représentait exactement, mais il devait être le plus long, le plus sinueux.

Akogare consulta du regard l’Ombre. Cette dernière garda un silence serein. Le jeune homme tourna sur lui-même, regardant le chemin qu’il avait parcouru.


[Akogare]"Qui êtes vous ?"

Il y eu un moment de flottement. Akogare se retourna, ses yeux fixant l’Ombre.

[Ombre]"Je trouvais étrange que tu ne me l’ai pas demandé avant. Je pensais que tu te souvenais de moi."

[Akogare]"Je me souviens de vous. Dans mes rêves. Il y a… Je ne sais plus quand. C’était.. douloureux."

L’Ombre hocha la tête, faiblement, comme désolée de ce souvenir. Puis, un murmure, comme celui qu’elle avait dans ses rêves, quitta sa gorge. L’armure de brume qui l’entourait s’était depuis longtemps volatilisé, mais son aspect n’avait à aucun moment aguillé le jeune homme.

[Ombre]"Oui, je n’ai jamais eu l’occasion de t’expliquer les raisons de mes actes. C’était des mises en garde. Des mises en garde pour quoi, tu le découvriras. Concernant mon identité…" Ses yeux se tournèrent vers Tenshi, qui lui sourit, hochant la tête, comme un acquiescement muet. "Je me nomme Raunen. Comment je suis arrivé ici, dans ton esprit, je ne peux te le révéler. Pas encore, ou jamais, peu importe. Maintenant, choisis."

Ainsi, l’Ombre avait même un nom. Etait-il là depuis la naissance du garçon ? Il ne pouvait le dire, et en vérité cette question ne le perturbait pas, assez étonnamment. Raunen le fixait, curieux de sa décision. Le sentier de droite était passionnant, par la sensation de vitalité, de bonheur extatique qui s’en dégageait. Néanmoins, son cœur lui chuchotait que même si s’était là que dormaient les plus belles choses, il ne fallait pas les réveiller maintenant. Ne pas les réveiller, car il ne les comprendrait pas. Et ne les supporterait pas.

[Akogare]"Je crois… je crois que c’est dans le chemin du milieu où il faut que j’aille en premier."

Raunen sourit avant de s’y engager en premier. Akogare se sentait étrangement en sécurité, aux côtés de ce mystérieux personnage et de la magnifique jeune femme. Il se sentait comme intouchable, immortel en quelque sorte. Entier.

La piste s’enfonçait toujours plus profondément, sans que rien ne vienne perturber leur calme voyage. La vie commençait à s’éveiller, symbolisée par divers animaux. Oiseaux, papillons, tous se disputaient joyeusement les cieux. Et pourtant, Akogare sentait dans l’air une sourde menace, comme une chape de plomb dominant le cadre idyllique. Raunen, même si il ne le montrait pas, était sur ses gardes. Il lançait parfois un coup d’œil à Tenshi, qui secouait systématiquement la tête.

Le jeune adolescent s’imprégnait de toutes les senteurs, de toutes les images qui passaient à portée. En marchant, en marchant simplement, d’anciens souvenirs revenaient. Ils lui faisaient mal à la tête, une impression diffuse de déjà vu, déjà entendu. Cela alimentait une sorte de frustration, logée profondément dans son jeune cœur. Frustration de ne pouvoir tout savoir, tout savoir de ce qui était sa vie. Il aurait voulu demander à Raunen comment il avait pu tout oublier, mais il savait qu’il ne répondrait pas.

Soudain, il s’arrêta.

Tenshi fronça les sourcils, en se rapprochant de lui. Immédiatement, Raunen chercha alentour, ses doigts pianotant nerveusement sur sa jambe. Il se rapprocha du jeune homme.


[Raunen]"Akogare ?"

Akogare tendit un doigt en direction de la forêt, sur le bord droit de la route. L’homme regarda à son tour, et il serra les dents.


[Akogare]"Qu’est-ce qu’il y a ?|"

Raunen secoua la tête, en se joignant au couple.

[Raunen]"Un souvenir. Je ne pensais pas que ça viendrai si tôt. Attend un peu, ils sont rarement libres."

Il posa une main sur le manche qui dépassait de son dos, et tira un long objet, gigantesque et épais. D’un mouvement précis, il le sorti.
Raunen tourna le dos à Akogare, après avoir lancé un bref regard à Tenshi.

Dans l’ombre, à l’abri sur la rive gauche, sous le couvert des arbres, quelque chose se mouvait. Un silence lourd s’était abattu sur la forêt, nuls oiseaux n’osant perturber la concentration du guerrier.

Raunen fit un pas. Avec un craquement sinistre, deux arbres plièrent, gémissant une ultime fois sous l’assaut sauvage. Une créature sortie, gigantesque et magnifique. Elle était couverte d’un pelage blanc, dressée sur deux puissantes pattes arrière. Elle ressemblait à une sorte de loup, du moins, elle en partageait certains points morphologiques. Sautant sur la route, elle retomba sur la totalité de ses pattes, grognant, menaçante. Sa gueule entrouverte laissait apprécier de longues et dangereuses dents.

Raunen restait calme. Lentement, il leva son arme qu’il posa sur épaule droite. Son bras gauche se tendit, exécutant un signe destiné à Tenshi.


[Tenshi]"Va chercher ton souvenir. Raunen te protége."

Akogare hésita, avant de s’engager hors du sentier. La bête grogna derechef, et le jeune homme ne la quittait pas du regard. Il se laissait guider par ses pieds, mais surtout par son esprit, qui avait soif de ce mystérieux souvenir.

Soudain, la bête bondit, sa courte patience ayant atteint ses limites. Avec une vélocité surprenante, Raunen lui coupa la route, se dressant de toute sa taille devant elle, son épée lui barrant le chemin. Akogare s’était arrêté, un regard de Tenshi le relança. Elle souriait, parfaitement calme.

Il tendit une main machinalement, effleurant l’écorce d’un arbre jeune, se tournant vers lui pour y chercher son souvenir.

Derrière lui, les bruits d’une lutte avaient éclatés. Des hurlements, des grognements, les éclats sinistres d’une arme rencontrant la chair. Akogare effleura son souvenir. C’était étrange, de le sentir glisser le long de son bras, heureux d’avoir trouvé son propriétaire.
Il s’engouffra dans son esprit. L’adolescent cria de surprise, se raidissant subitement.

Puis se fut le calme.

Akogare était dans un monde nouveau. Il se voyait, marchant tranquillement. Quelques mois plus jeune, son double déambulait, presque craintivement. Akogare s’approcha, calquant son pas sur lui. Il regardait autour de lui. Des formes floues, victimes de l’oubli, l’entourait. Seul le chemin principal était éclairé. Un immense bâtiment se rapprochait, déclenchant une nouvelle vague de souvenir.

Le nom du bâtiment lui échappait, et pourtant, il savait le connaître.

Ils continuèrent, son double s’engouffrant à l’intérieur. Il sentait la peur envelopper le jeune garçon, la peur et le doute. Akogare tourna les yeux, son double s’était assis. Des murs nus, peu de lumières. Ce lieu… Il avait le nom sur le bout de la langue. Un nouveau visage apparu, lui aussi connu. Il s’agenouilla devant son double, murmurant d’une voix douce. Les paroles lui échappaient, déformées par le temps.
L’homme tourna la tête, et Akogare sentit son cœur se resserrer brièvement. Ce visage, était celui de son ancien professeur. Professeur de quoi, il ne savait plus. Et ces murs, étaient les murs de son apprentissage. Là aussi, il ignorait la teneur de l’apprentissage en question.

Derrière lui, il sentit une voix murmurante. Elle lui disait de revenir. Non, il était bien ici, il voulait rester. La voix ne se fit pas plus dure, ni même plus ferme, mais elle persévéra. C’était une voix mélodieuse. Akogare tendit timidement la main vers l’origine du son, et aussitôt il se sentit comme aspiré.

Le jeune adolescent se retrouva propulsé contre Tenshi, qui souriait faiblement. Le front d’Akogare était embué de sueur, il soufflait douloureusement, le souffle lui manquant. Tenshi murmurait doucement à son oreille, un ton apaisant, serein. Elle lui caressait tendrement le dos, calmant les frissons qui l’agitaient.
Il se recula légèrement après un temps, les yeux habités d’un doute nouveau, les lèvres frissonnantes d’une peur inconnue.
Derrière la jeune femme, Raunen se dressait. Il avait rangé son épée. Aucunes blessures, aucune traînée de sang ne témoignaient d’un combat.


[Raunen]"Etrange que tu sois tombé sur lui en premier, Akogare. Ce n’est pas forcément le plus logique. Ca va mieux ?"

Akogare ne répondit pas, il se redressa simplement, avec l’aide de Tenshi.

[Raunen]"Bien. Allons-y."

Le guerrier n’avait pas besoin de demander ce qu’avait vu le jeune homme. Il le savait, avant même qu’Akogare n’effleure le souvenir. Ils retournèrent sur le sentier. Avec prudence, ils contournèrent le gigantesque cadavre du fauve blanc, vêtu exceptionnellement d’une robe rouge.

Ils s’enfoncèrent, toujours plus avant, dans cette mystérieuse forêt aux joyeuses couleurs.

Forêt de souvenirs, forêt troublée.


_____________________________

Elle avait dormi des jours durant. Son esprit était épuisé, sans doute avait il souffert de l’agression plus qu’elle ne l’aurait cru. Ils avaient soigné partiellement son flanc, qui avait été écrasé par l’impact. D’aucuns disaient qu’elle avait eu de la chance que ses organes ne soient pas percés par les bout d’os libérés.

Le sommeil la gardait en son sein, ne la délivrant que rarement. Lorsqu’elle était éveillée, sa tête se penchait vers le deuxième lit. Là, avec l'aide de la lumière lunaire, elle discernait le visage d’Akogare, assoupi.

Les jours s’écoulèrent ainsi. San entendait des bribes de conversations. Cela faisait plus d’une semaine qu’ils étaient arrivés. Sa famille était passée les voir, mais aucune trace des Hyuuga.

Enfin, l’adolescente put se redresser. Elle avait les yeux ensommeillés, tristes. Personne dans la chambre. Avec douceur, elle ôta les fils qui la reliaient aux différents boîtiers qui l’entouraient. La jeune fille sauta du lit, glissant sur le sol. Ses côtes gémirent, elle grimaça de concert. Titubante, elle rampa sur le sol dur, ses mains se cramponnant pour ne pas déraper.

Elle leva les bras, saisissant maladroitement la chaise disposée près du lit d’Akogare, et se redressa. Il dormait toujours paisiblement. Néanmoins… Quelque chose, une sensation mystérieuse, instinctive, l’avait poussé à se lever. Malgré ce masque de sérénité, elle sentait l’adolescent perturbé.
Et elle avait peur.

Déjà, il y a quelques jours, elle avait senti cela. De la peur, filtrée par ce corps endormi. Alors, elle s’était levée et elle lui avait murmuré à l’oreille, murmuré de revenir, de ne pas perdre pied. Le médecin était accouru, la repoussant délicatement sur son lit.
Mais, Akogare l’avait écouté, et peur et doute avaient quitté la chambre.

Aujourd’hui, s’était plus fort. Son cœur battait puissamment, faisant souffrir plus encore ses côtes. Mais rien n’aurait pu l’enlever à cet endroit. Ses doigts passèrent dans les cheveux de l’adolescent. San posa ses doigts sur le cœur du Hyuuga. Lui aussi battait plus fort, comme prit au piège par de redoutables cauchemars.
Il avait les dents serrées.

Grimaçante, San monta sur le lit d’Akogare, se blottissant contre lui, prenant toutefois garde à ne réveiller aucunes blessures. Elle posa un imperceptible baiser sur la mâchoire du jeune homme, avant de se recoucher contre son épaule, un douloureux soupir quittant ses lèvres.

Une larme glissa le long de son nez, avant de mourir sur ses lèvres.

Dans ce combat, Akogare était seul.

San s’endormit un peu plus tard. Bien que plus reposée, elle souffrait toujours d’une incoercible fatigue, sans cesse alimentée par le moindre effort.
Moins d’une heure plus tard, le médecin revint. Il soupira en avisant le couple réuni. D’un coup d’œil, il s’assura de l’état stable d’Akogare, puis passa une couverture sur les épaules de San.
Les traits de l’adolescente semblaient moins souffrants lorsqu’elle était près du jeune homme.

De surcroît, lui-même paraissait mieux, presque souriant.
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Cerim
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 1 Mai - 21:12

Le voyage était long. Akogare avait apprit quelques visages des membres de sa famille, mais ces derniers étaient apparus flous, comme troublés par un profond ressentiment. Comme si il avait voulu les gommer, lui ou son subconscient. Raunen arborait une légère entaille au front, vestige du précédent combat.

Le paysage avait sensiblement changé. Il devenait plus sombre, les couleurs, bien que toujours nombreuses, se faisaient plus fades. Une mélancolie latente habillait les lieux. Akogare réprima un frisson. Il sentait qu’ils approchaient d’un nouveau souvenir, et malgré lui, il était impatient de le découvrir.

Raunen et Tenshi se faisaient quant à eux plus prudents. La jeune fille n’avait plus sourit depuis un moment, consciente de l’indicible danger qui les surveillait. Le guerrier marchait devant, épée au clair, silencieux et alerte.

Akogare tourna la tête sur la droite, tirant légèrement la manche de Tenshi. La jeune fille se tourna, et hocha la tête.


[Tenshi]"Vas-y. Doucement."

Elle calqua ses pas sur celui du garçon, lui tournant le dos de façon à couvrir ses arrières. Raunen marchait un peu à l’écart, pressentant un danger sur les côtés. Un projectile frôla son épaule, mais par un heureux réflexe, elle s’enfonça dans les bois.
Un second fila vers Akogare. La jeune femme le poussa violement en avant.

Il se retourna, couché sur le sol. Tenshi se dressait, belle et fière, devant quatre adversaires mystérieusement apparus. Raunen subissait lui aussi l’assaut de pareilles créatures, son épée exécutant un vaste arc de cercle de façon à les repousser.
Tenshi tendit tranquillement la main dans le vide. Raunen se dégagea de ses ennemis, saisissant dans son dos une nouvelle arme, filiforme et éclatante. Sans regarder, il lança l’arme derrière lui, et Tenshi l’attrapa au vol. Les yeux de la jeune femme s’étaient rétrécis, ses dents resserrées.

Elle se mit en garde, lentement, avec une grâce infinie, dressant l’arme d’une main, couchée devant elle, fléchissant légèrement les genoux, l’une de ses jambes cherchant un appui plus loin.

Akogare haussa les sourcils. En réalité, jamais il n’aurait cru la douce jeune femme capable de se battre, capable de brandir une arme devant elle. Et pourtant, il devinait à sa position, aux traits nouveaux de son visage, à son maintien, qu’elle avait l’habitude de le faire.
Elle était l’image même de la gloire de la bataille, sous sa forme féminine, belle et forte, une arme redoutable serrée dans sa délicate main.

Elle prit une impulsion, sautant en avant. Ses adversaires, d’apparence profondément humaine quoique assemblés plus ou moins aléatoirement, s’éparpillèrent avec célérité. Mais, la jeune femme faisait preuve d’une précision effrayante, coupant net le premier en diagonale. Sans s’arrêter, elle bondit sur le second. Sa lame rencontra celle de son ennemi, faisant naître une gerbe d’étincelles blanchâtres. Immédiatement, elle incurva son arme, prenant à revers son ennemi, touchant sa cuisse. Un cri. Tenshi fit tournoyer son lumineux bâton, et faucha d’un mouvement simple la tête de son ennemi.

Un des deux derniers survivants s’était approché d’Akogare. Une proie visiblement plus faible. Celui-ci, complètement absorbé par le spectacle ne le vit pas.
Du coin de l’œil, Tenshi l’avisa, et sans hésitation envoya son arme dans la poitrine de l’ennemi.
Elle se tourna vers son dernier adversaire, sachant déjà que le sort de l’autre était scellé.

La créature sourit, heureuse que Tenshi se soit départie de sa terrifiante arme. Mais elle avançait, calmement, sans s’en soucier davantage. Il prit une impulsion, courant à sa rencontre, sa lame dressée devant lui.

Plus loin, Raunen se démenait contre deux ennemis. Un mince filet de sueur perlait le long de sa tempe. Il ne se faisait aucun souci pour Tenshi. En vérité, la jeune fille était bien plus forte que lui.
Son épée s’enfonça dans le torse de la créature avec un bruit mat. Il l’ôta aussitôt, exécutant un moulinet de sa pesante arme pour parer le coup du dernier homme.

Tenshi réalisa un petit pas de côté. L’homme, déséquilibré, ralenti, mais déjà Tenshi était derrière lui, sautant et heurtant sa nuque du tranchant de sa main.
Il s’écroula, sans un râle, lourdement.

La jeune femme revint, marchant sereinement, contrastant avec la violence des lieux. Elle saisit son arme du bout des doigts, puis l’envoya à Raunen qui venait d’achever son adversaire. Tenshi sourit à Akogare, lui tendant son autre main.


[Tenshi]"Tu peux y aller maintenant."

Mais le jeune homme resta, dévisageant la délicieuse jeune fille, immaculée de toute trace qui témoignerait du récent combat.

[Akogare]"Qui êtes vous ?"

Elle renouvela son sourire. Ses yeux se perdirent en avant, sur la route qui leur restait à parcourir.

[Tenshi]"Cela, tu le découvriras aussi."

Elle le poussa légèrement, l’encourageant à aller chercher ce pour quoi ils étaient là. Il rejoignit donc le lieu qu’il supposait être gardien d’un souvenir oublié. Comme un vent printanier, il le sentit l’englober, l’enlacer, puis l’épouser.

Des flashs. Il se voyait s’entraîner, dans une majestueuse forêt. Durement, il montait à un arbre alors qu’il pleuvait. Son double avait du mal à atteindre le sommet. Tellement, qu’Akogare avait envie de l’aider, même si il savait cela impossible. Enfin, il réussit, et après une courte pause reprit la direction de la petite ville, au loin. Akogare le suivit, protégé des rigueurs du temps par son statut éthéré. Comme d’habitude, des tâches floues explosaient de tous les côtés, couvrant de vastes zones. A l’entrée du village, l’adolescent s’imprégnait de tout ce qui passait à sa vue, tentant de se rappeler des choses oubliées. Il marcha, suivant les pas lents du garçon.

Puis, à peine une sensation, un sentiment épars, le prit. Il s’arrêta, les battements de son cœur s’étant accélérés, soudainement excité. Akogare tourna sur lui-même, cherchant l’origine de cet émoi. Son double continuait sa route, insensible. L’adolescent ferma les yeux.
Oui. Cette place. Ce carrefour. Il s’était passé quelque chose. Son esprit tâtonnait. La réponse était là, riante, s’échappant gracieusement. Une odeur lui revint, confuse et délicieuse.
Cette place.

Mais déjà, il sentait qu’il avait trop tardé, son double avait trop avancé et oubliait déjà cette partie. Alors, à contrecoeur, Akogare avança, sa dévorante frustration allant croissante. Sur le chemin, il ne pu s’empêcher de s’interroger sur ce sentiment. Ce souvenir n’était pas en relation avec, pas encore.

Il s’en voulait d’avoir oublié cette partie de sa vie, cette partie qu’il savait capitale. Sur cette place, s’était produit quelque chose de merveilleux. Seul un parfum lui restait.

Un parfum de fleur de cerisier.

Une imposante bâtisse se dressait, et visiblement, c’était là que se dirigeait son double. Une femme lui parla. Akogare fronça les sourcils, tout en se rapprochant. Cette femme avait le sourire d’une mère. L’enfant s’enfonçait déjà dans la maison, l’adolescent fut obligé de le suivre, quittant le visage d’une mère tout juste retrouvé.

Le temps s’écoula doucement par la suite. Akogare pu redécouvrir ce qui semblait être sa chambre. Elle était un peu à l’opposé de ce qu’il avait vu dans son esprit. Aucune couleur ne se détachait, le tout était un peu triste, un peu terne.
Gris.
Son double s’agita, se relevant. Il vit sur son visage une grimace. Visiblement, il redoutait la suite de la soirée. Akogare le suivit, de plus en plus surpris de la durée du souvenir.

C’était un repas. Il n’entendait pas les paroles, mais il sentait clairement la tension. Cette vision lui permit de découvrir les visages des membres de sa famille. Leurs noms lui échappaient. Mais il savait lequel était son père, et lequel il n’aimait pas. Lesquels. Il frissonna, en observant chacun des visages. Comment avait-il pu vivre aussi loin de sa famille, tout en habitant dans la même maison ? La plupart étaient brouillés, seuls quelques un apparaissaient distinctement.

Il sentit une sourde colère poindre lorsqu’il croisa le regard de l’un des hommes attablés. Une haine dévorante, avide de le submerger, de mordre cet homme inconnu. De le frapper, encore, et encore, jusqu’à ne plus pouvoir lever le bras.
Il le savait. C’était par la faute de cet homme qu’il était là. Que tous ses souvenirs l’avaient fui.

Une douce voix retentit. Ce n’était pas celle de Tenshi. Celle-ci, bien qu’inconnue, avait un timbre qui le faisait frissonner. Il tendit l’oreille, pour entendre son nom, son nom murmuré. Il leva les yeux au plafond, les fermant. Cette belle voix, qui avait le don de dissiper sa peur, d’effacer ses doutes. Où était-elle maintenant ? Il sourit, faiblement, un mince rayon sur son visage fatigué.
Cette voix avait la senteur d’un cerisier en fleur.

Là-dessus se superposa celle de Tenshi, qui le rappelait à elle. Sans hésitation, il saisit la main de la jeune femme, sentant dans les intonations de cette dernière comme de l’empressement.
Il fut propulsé contre elle, tremblant, subissant les effets qui suivent irrémédiablement la reconquête d’un vestige du passé. Douce et patiente, Tenshi apaisa le jeune homme, essuyant la sueur qui ruisselait le long de ses tempes, embrassant son front moite.
Elle l’aida à se relever, à supporter le poids du passé.

Raunen n’avait pas rangé son arme. Il semblait nerveux.


[Tenshi]"Nous sommes suivis, Akogare."

Akogare fronça les sourcils, encore fatigué. Ce n’était pas exactement de l’angoisse qu’il percevait dans la voix de la jeune femme. Mais, il se doutait que cet ennemi était plus puissant que les précédents, et que les deux guerriers préféraient ne pas l’affronter.

Raunen soutenait l’adolescent chancelant, tandis que Tenshi ouvrait la marche, courant d’un pas leste et rapide. Par moment, Akogare percevait des bruissements derrière eux. Raunen ne se retournait jamais, tenant de la main gauche son arme démesurée.
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 1 Mai - 21:13

La jeune femme revint vers eux.

[Tenshi]"Trop tard, non ?"

Raunen opina, la mâchoire serrée. Il lâcha Akogare, et de toute sa masse se retourna, l’épée tendue sur le côté.
De sa main libre, il saisit le manche effilé de l’arme utilisée plus tôt, et d’un rapide mouvement l’ôta avant de la tendre à Tenshi.

La jeune femme s’avança alors. Elle planta son meurtrier bâton dans le sol, et s’appuya nonchalamment dessus, patientant tranquillement. Raunen, lui, se rapprocha d’Akogare, fermant les yeux, écoutant simplement les murmures de la forêt.

Tenshi se redressa, caressant le manche de son arme. Elle fléchit les genoux, analysant des yeux les lieux. Soudain, elle sortit l’arme de la terre, sautant en arrière, parant deux projectiles assassins. Elle glissa au sol, soulevant un petit nuage de poussière, le bâton tenu d’une main, au niveau de son visage. La jeune femme releva la tête, croisant le regard de son agresseur.
Il était enveloppé d’un lourd manteau rougeoyant, une sorte de lance dans la main. Son visage était entièrement plat, ni bouche, ni nez, ni même yeux n’y étaient disposés. La créature avançait d’un pas tranquille vers Raunen, bientôt rejointe d’une seconde.

Tenshi se prépara à les intercepter, lorsqu’une nouvelle présence la fit s’immobiliser. Elle questionna son ami du regard. Le guerrier hocha la tête, se plaçant devant les deux créatures écarlates.

Sur le sentier, les feuilles dansaient. Une ombre avançait, calmement, brisant cette naturelle danse. La jeune femme sut que le véritable danger était dans cet être, et non en ses gardiens. Sans hésiter, elle courut à la rencontre de ce mystérieux ennemi.

Raunen se démenait contre ses deux adversaires. Ils faisaient preuves d’une redoutable précision, et d’une force de frappe étonnante. Il avait néanmoins réussit à en toucher un à l’épaule, la lui entaillant sévèrement. Il était trop accaparé par son combat pour se préoccuper de Tenshi, pourtant une peur étouffée s’était logée dans son estomac.

L’adversaire de Tenshi était engoncé dans un large manteau bleuté ouvert, laissant entrevoir une veste noire et deux fourreaux. On devinait également des courbes féminines. Tenshi ralentie, un sombre pressentiment l’assaillant. Le femme portait un masque, très coloré, aux teintes et nuances diverses, contrastant avec son allure lugubre. Dans ses mains étaient serrées deux longues dagues fuselées, légèrement recourbées.

Elle s’arrêta, et Tenshi la devina sourire. Une voix, agréable et mélodieuse perça à travers l’ombre du masque.


[Tael]"Bonjour, belle enfant." Une pause. "Que tu es téméraire !"

Tenshi se mit tranquillement en garde, le bâton tendu devant elle. Son ennemie ne semblait pas pour autant prête au combat.

[Tael]"Nous allons livrer bataille ?"

Tenshi haussa les sourcils. Le timbre de la voix avait sensiblement changé. C’était celui d’une petite fille, curieuse et amusée. La jeune femme garda le silence. Mais son étrange adversaire poursuivait.

[Tael]"Tu ne me retiendra pas longtemps, pucelle ! Je suis Tael, et jamais ennemi ne m’a fait trembler !"

La jeune femme se mordit faiblement la lèvre. La voix avait une nouvelle fois changée, comme si Tael essayait de lui montrer la pleine palette de ses possibilités. Cette fois-ci, c’était celle d’un militaire, d’un soldat, dure et rêche, autoritaire. Masculine.

D’une rapide impulsion, la jeune femme brisa la distance qui les séparait. Tael recula, parant nonchalamment le coup de Tenshi. Et sans effort particulier, riposta violemment, abattant son arme au niveau de l’épaule. La jeune femme esquiva, vaguement surprise de la vitesse de son adversaire.
Mais elle sourit.
Avec grâce, son bâton tournoya au dessus de sa tête, gagnant en vitesse. Tael se décida à lancer l’offensive, courant sur elle. Son élan fut rompu par un mouvement de l’arme de Tenshi, qui coupa en diagonale devant lui. Le prenant à revers, elle réitéra son coup.

Tael reculait, lentement, devant cette métallique roue. Avec force, il abattit simultanément ses deux armes, stoppant la rotation de Tenshi, puis recula d’un bond.

Un rire enjoué traversa son masque.


[Tael]"Bien, bien ! Tu es plus douée que je pensais. Amusante, comme un petit fruit exotique que l’on prend plaisir à mâcher, avant d’engloutir voracement."

Son rire reprit, se changeant en aboiement, celui du militaire.

[Tael]"Ce sera un plaisir de percer ce délicieux corps."

Tenshi s’élança une nouvelle fois sur lui en sautant, donnant un coup horizontal, au niveau de la tête du personnage masqué.

Plus loin, Raunen avait défait un de ses ennemis, au prix d’une profonde entaille le long de l’abdomen. Il était retourné dans la forêt panser ses blessures, laissant son équipier seul. La chaleur de son sang gouttant sur sa peau était une sensation oubliée depuis un moment. Pas tout à fait désagréable, mais dérangeante.
L’homme écarlate tentait d’atteindre Akogare. C’était visible, il ne se battait pas au meilleur de ses capacités. Probablement une erreur, contre un guerrier de la trempe de Raunen. Ce dernier ne laissait jamais le jeune homme sans protection, ne laissait jamais une ouverture dans sa garde. Il se déplaçait, inlassable, parant les coups, avant de répliquer de toute la force à sa disposition.

La rage animait son bras. Rage de vaincre, pour soutenir Tenshi. Il avait pour la première fois un doute sur la victoire de la jeune femme. Il n’avait pas vu son ennemi, mais Raunen n’avait pas besoin de cela. Les arbres murmuraient leur peur, l’air lui-même se tordait, cherchant une impossible fuite. Il y avait comme un voile de terreur, une aura glacée entourant les lieux.

Tael para l’offensive de Tenshi. Sa deuxième lame plongea en avant, avide de mordre la chair tendre de la guerrière. De sa main libre, elle attrapa le poignet de son ennemie, le baissant. La lame frôla son buste. Elle prit appui sur l’épaule de l’être masqué, se propulsant loin de lui, son genou dérapant sur le sol dur.
Tael poursuivit l’attaque, courant au devant de la jeune femme. Elle était déjà debout, son bâton érigé en une garde haute.

Une gerbe d’étincelles lumineuses et bariolées, déflagration de couleurs.

Tenshi tourna sur elle-même, puis enfonça de dos son arme, effleurant la cuisse de son adversaire. Un peu de sang goutta à terre.
Tael attaqua de nouveau, rivalisant de vitesse, de force. Mais la jeune femme était redoutable partout à la fois, bondissante et mordante. L’être masqué ne fatiguait pas, tenace, faisant reculer Tenshi qui quitta bientôt l’étroit sentier pour se rapprocher de la forêt.


[Tael]"Eh, tu ne devais pas être si forte !"

La fluette voix de la petite fille froissée changea, prenant des intonations plus dures, plus masculines.

[Tael]"Mais crois moi chienne, tu plieras !"

Tenshi était concentrée. Aucune trace de fatigue n’encombrait son délicat visage, nulle sueur, nulle poussière. Elle gardait un teint frais, une éternelle jeunesse. Son adversaire, même caché derrière un masque, ne faiblissait pas plus.
Il ne faisait aucun doute qu’avec Tael, Tenshi était tombée sur un adversaire d’une colossale force. Néanmoins, la jeune femme faisait montre d’une excellence plus grande encore, sans jamais forcer son talent.

Tael brisa le contact, d’un pas en arrière, son large manteau voletant élégamment. L’arme de Tenshi marquait les derniers échanges, de profondes balafres la barrant. Elle restait droite, la bâton, contre sa cuisse, pointé vers le ciel. Avec lenteur, la guerrière masquée se releva. Son souffle était toujours aussi calme, et sa voix ne tremblait d’aucune lassitude.
Elle semblait tout au plus surprise, qu’une femme telle que Tenshi vive ici.


[Tael]"Hmm… Je vais devoir me fatiguer pour te vaincre. Je déteste ça !"

La douce voix de la petite fille laissa place à une voix plus mûre, celle de la femme. Peut-être que cette voix là était la véritable ?

[Tael]"Tu es redoutable. Qui es-tu ? Qu’est-tu ?"

Tenshi sentait une pointe de curiosité derrière les intonations calmes. Elle planta son bâton dans la terre, solidement.

[Tenshi]"Je suis la création d’un enfant malade. Une arme, pour se défendre d’un mal trop grand. Une enfant emprisonnée. Je suis Tenshi."

Tael sembla sourire. D’un geste précis, elle rangea ses deux armes.

[Tael]"Une création, eh ?"

Elle se retourna, son manteau claquant sèchement. Un profond soupir quitta sa bouche obstruée.

[Tael]"Je briserai l’enfant. Les gardiens sont forts, mais lui est faible."

Sans un mot de plus, des feuilles mortes prirent sa place, tourbillonnantes en une dernière danse.

La jeune femme soupira à son tour, passant une main sur son bras vaguement endolori. Elle se rapprocha en suite de Raunen qui avait fait fuir son second opposant. Tenshi toucha du bout des doigts la blessure que le guerrier arborait, sentant non sans un sourire le sang qui lui coulait sur la main. Elle se pencha, caressant le torse de Raunen, et lui murmura, taquine.


[Tenshi]"Tu prends trop de risques."

L’homme grogna, faiblement. Tenshi rit doucement, posant sa tête contre sa poitrine, passant ses bras autour de sa taille. Après un court instant, elle se pencha par-dessus l’épaule de Raunen, pour apercevoir Akogare, debout, de dos, fixant l'infini sentier.
Elle soupira insensiblement, levant sa main sanglante pour toucher le cou de l’homme. Délicatement, elle posa un rapide baiser sur le menton de Raunen, avant de s’écarter, souriante. Elle lui tendit son bâton, qu’il saisit, lui rendant un mince sourire.

Sur sa robe immaculée, elle essuya le sang, et rejoint l’adolescent. Après un moment de silence, elle l’entendit murmurer.


[Akogare]"Je me posais une question."

Il prit une pause, cherchant ses mots.

[Akogare]"Si nous sommes dans mon esprit… Pourquoi est-ce que je ne peux pas libérer le chemin d’une seule pensée ?"

Tenshi ne pu s’empêcher de rire, son délicat, tranchant avec l'atmosphère lugubre qui couvrait les lieux. Akogare se tourna vers elle, se demandant si sa question était à ce point risible. Tendrement, la jeune femme lui caressa la joue.

[Tenshi]"Ce n’est pas aussi simple. Personne ne contrôle parfaitement son esprit."

Son rassurant sourire apaisa l’adolescent. Raunen avait rangé son arme, contemplant à son tour le chemin qu’il leur restait à parcourir.

[Raunen]"Nous approchons de la dernière étape de ce sentier. Akogare, elle est la plus dangereuse."

Il dévisagea le jeune homme.

[Raunen]"Je pense, que ce que tu apprendra t’effrayera. Prend garde à ne pas te perdre dans ton souvenir, il est probable que Tenshi soit trop occupée pour te récupérer immédiatement."

Akogare réprima un frisson. Se perdre dans le passé l’effrayait désormais. Raunen avait levé les yeux sur la jeune femme, qui s’était détournée. Ses deux gardiens étaient en possession d’un secret qu’ils ne souhaitaient visiblement pas divulguer pour le moment.

[Raunen]"Sans oublier l’être au masque et ses sentinelles. Un soucis de plus."

Après un sourire qui se voulait rassurant, le puissant guerrier se remit en marche. Tenshi et Akogare restèrent en arrière, s’observant à la dérobée, comme de jeunes amoureux encore timides.
Finalement, la jeune femme prit affectueusement le bras de l’adolescent, puis emboîta le pas de Raunen, sa longue robe voletant derrière elle.

Pourpre.
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 1 Mai - 21:14

San était assise sur son lit, les rayons du soleil jouant sur sa peau satinée. Sa poitrine ne la faisait plus souffrir, la douleur de ses côtes s’étant estompée au fil du temps. Depuis hier, elle se sentant mieux. Elle pouvait se déplacer sans souffrir, sans chanceler, son esprit loin des brumes relatives à la fatigue.
Le médecin passait les voir de temps à autre, pour s’assurer de leur état. Stationnaire pour Akogare, encourageant pour elle.

Stationnaire… Elle réprima un frisson. Les genoux remontés à sa poitrine, elle avait sa tête posée dessus, indifférente aux mèches qui lui barraient le visage.

La porte s’ouvrit, le médecin s’engouffra dans la chambre, son inséparable carnet entre les doigts. Elle lui sourit tristement, redressant le buste et allongeant les jambes.


[Médecin]"Bonjour."

Il s’approcha du premier lit, celui d’Akogare. Il jeta un coup d’œil aux écrans, écrivant quelques phrases, avant de se tourner vers l’adolescente.
Cela faisait deux semaines qu’ils étaient arrivés à l’hôpital.


[Médecin]"Vous allez de mieux en mieux, c’est une bonne chose. Vous serez bientôt sur pieds."

San sentit son cœur se resserrer au ton de l’homme. Un ton grave, dans lequel dormait quelque menaçante nouvelle.

[Médecin]"Je voudrais en profiter pour vous entretenir de l’état de votre ami. Normalement, je devrais en parler à sa famille, mais le fait est qu’elle n’est pas encore venue le voir, et que j’ai appris que le jeune homme habitait plus où moins chez vous."

Probablement essayait il de soulager sa conscience professionnelle. Il jouait nerveusement avec son stylo. Il se gratta la tempe et réajusta ses lunettes tombantes, avant de déclarer.

[Médecin]"Il souffre d’un coma traumatique. D’après nos récentes analyses, il s’agit d’un coma profond, avec une notation de trois sur quinze. Autrement dit, la note la plus basse."

L’homme dévisageait la jeune fille. Il prit une courte pause, afin de lui donner le temps d’enregistrer les tristes informations. Il reprit, sur le ton de la confidence.

[Médecin]"L’ensemble de ses organes fonctionnent, lui permettant de se maintenir en vie, en partie grâce aux assistances respiratoires. Nous allons devoir de plus opérer le jeune homme. Cependant, nous sommes très réservés sur le bilan final."

Il se refusait à anéantir les espoirs de San, à éteindre la petite étincelle qu’il discernait au fond de ses yeux.
L’adolescente ne le quittait pas du regard. Elle avait deviné qu’Akogare était tombé dans le coma, néanmoins, elle sentait son cœur se resserrer davantage au fil des paroles du médecin.


[Médecin]"Le coup reçu au niveau de la tempe est mortel. Il a générée une hémorragie interne, hémorragie stoppée rapidement. Mais… Ajouté à la quantité de sang perdu par les nombreuses plaies externes, le jeune homme s’est retrouvé dans un état de faiblesse extrême. "

Il s’humecta les lèvres, et acheva.

[Médecin]"Etat, dont il ne s’est toujours pas relevé, même dans son coma. Irrémédiablement, il s’affaiblit, de jour en jour. Pour une raison inconnue, son organisme se meurt. Je pense personnellement que le coup reçu à la tempe a fait d’énormes ravages, et qu’il est la cause de cette… agonie."

Le regard de San se baissa, fixé dans le vide. Un vent glacial balayait son corps meurtri, caressait cruellement son cœur à vif. Elle s’adossa au mur, ses jambes se replaçant contre sa poitrine. Reniflant discrètement, elle ferma les yeux.
Le médecin quitta la jeune fille, refermant doucement la porte. Elle avait bien le droit à un peu d’intimité.

Un peu d’intimité, à l’intérieur d’une larme.


Dernière édition par le Lun 1 Mai - 21:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 1 Mai - 21:14

Le sentier arrivait à la fin. La flore en était le reflet, le reflet de ce dépérissement. Moins chargée en couleur, elle se teintait de gris, de noir, les nuances se faisant plus ternes. Akogare, ressentait pour la première fois les effets de la fatigue. C’était diffus, dispersé aléatoirement dans ses muscles. Pour le moment, cela ne le gênait en rien.

Tenshi marchait devant, son visage plus sombre que d’habitude. Depuis quelques temps déjà, elle n’accordait plus de sourire, progressant devant les deux hommes, seule et triste. De la voir ainsi créait comme une gêne chez Akogare. Il se sentait étrangement coupable de cette mélancolie. Raunen ne disait rien, ne faisait rien pour réconforter la jeune femme, pour laver son chagrin.

Le groupe cheminait de concert avec l’agonie des arbres, accompagnés des larmes de l’automne.

Au loin, une ombre gigantesque se formait, à la faveur de la lumière mourante d’un invisible soleil. En s’en approchant, Akogare devina un arbre aux proportions colossales. Son ombre les absorba, faisant ressortir la fraîcheur des lieux. Le jeune homme réprima un frisson, ses yeux passant de droite à gauche, à la recherche d’un souvenir oublié, s’arrêtant parfois sur le dos gracieux de Tenshi.

Ils pouvaient désormais discerner la ramure et l’écorce du puissant arbre, debout, à son pied. Akogare fit quelques pas supplémentaires, quittant le mince sentier pour s’engager plus avant.
Il s’arrêta.

Tenshi se mordilla la lèvre, en se rapprochant du jeune homme. Elle posa son front contre son épaule, sa main caressant son dos légèrement cambré.
Akogare murmura, tout bas.


[Akogare]"Qu’est-ce qu’il y a ?"

Tenshi se redressa, passant un doigt le long de la mâchoire du garçon, avant de mourir sur son menton.

[Tenshi]"Rien. Pardonne moi si je tarde à te chercher."

Sa tête s’inclina s’arrêtant sur la voie, sur le chemin parcouru.

[Tenshi]"Mais ils sont déjà là."

Akogare se tourna, avisant les trois guerriers qui progressaient tranquillement, à l’ombre des arbres, sous la danse des feuilles et le chant du vent. Déjà, Raunen avait lancé son arme à Tenshi, se saisissant de sa propre épée.

La jeune femme lui concéda un petit sourire, le poussant gentiment de la main.

Un souvenir nébuleux. Akogare frissonna. Son double était là, assis sur le rebord d’une baignoire, pensif. Le jeune homme ferma les yeux. Il fronça les sourcils. La brume commençait à s’immiscer dans la pièce, créant de petites tâches de floues. Soudain, la pièce fut noire. Akogare recula, instinctivement, clignant des yeux. La lumière revint, découvrant son double à terre, un mince filet de bave glissant le long de son menton. Il tenta de se redresser, sans doute, mais fut aussitôt repoussé à terre, un léger gémissement quittant ses lèvres.

Cette angoisse. Cette douleur.

Son double hurla, un long hurlement, un terrible cri d’appel. Plusieurs secondes s’écoulèrent, avant que la porte ne s’ouvre à la volée. Akogare trembla, reculant à nouveau. Le visage de la personne, ainsi que la majeure partie de son corps était floué, mais il la connaissait. Elle s’agenouilla aux côtés du double qui n’avait cessé d’hurler.

Akogare se rapprocha, se penchant à son tour. Il passa une main hésitante sur le visage caché de la personne, en fermant les yeux. Ses doigts le traversèrent, mais il lui revenait, fragrance confuse, un parfum. Il sourit.
Ainsi, c’était donc elle, la jeune fille murmurante, la fleur de cerisier.

Durant de longs instants, il vit son corps désarticulé se relever, pour mieux chuter, avec toujours pour le soutenir la jeune fille. Elle était parfois violemment repoussée, par un faux mouvement, mais toujours elle revenait. Le sang ruisselait dans la pièce, imprégnant le sol, inondant les vêtements.
Son sang.

Akogare fronça les sourcils devant ce visage figé en une grimace d’horreur. Ce visage qui était le sien. Ce visage, qui fut le sien. Il gémissait, il hurlait, se contorsionnant sous la pression d’une main invisible.
A nouveau, le jeune homme ferma les yeux. Il y avait l’odeur du cerisier qui embaumait la pièce. Mais, plus disparate, plus hésitante, une nouvelle commençait à poindre. Akogare la connaissait aussi, cette douce fragrance.

Mature, mais incroyablement jeune, pétillante et joyeuse, quoique empreint d’une certaine douleur, d’un certain chagrin.

Cet arôme enveloppait son double. C’était de son corps agité de spasmes, de convulsions ravageuses qu’elle se dégageait. Il s’approcha, suivant les mouvements dispersés du double, de son souvenir.

L’image d’une magnifique jeune fille, souriante et heureuse s’imposa. Blanche, mauve et rouge. Charmante et espiègle, elle ronronnait au sein du corps frissonnant du double.

Cette femme. Cette inimitable beauté.

Akogare recula, secouant la tête, contemplant d’un œil nouveau la scène qui se jouait sous ses yeux. Il se souvenait de cette scène. De ce qu’elle représentait.
Et il pouvait mettre un nom sur la délicieuse odeur qui épousait la pièce.

Un pan entier de sa vie passée vint se joindre aux souvenirs amassés, unissant des fragments. Il se souvenait de qui il était, de quelle famille il faisait partie, et surtout, surtout, de quel terrible don il avait hérité.

Un murmure essoufflé. Il frémit. Tenshi le rappelait. Et lui, lui fuyait, courant en aveugle dans un monde noir, dans un monde d’inconscience. Elle renouvela son appel, murmurant faiblement. Elle tendait une main, qu’Akogare refusait de saisir. Il l’entendit le supplier, étouffant un sanglot, le supplier de revenir.

Le jeune homme s’arrêta, la tête basse, les épaules voûtées. Il se retourna alors, et s’empara de la main tendue.

Il fut à nouveau projeté contre le corps tendre de Tenshi. Il aurait aimé se reculer, partir, mais toutes forces l’avaient abandonné. Il resta, la tête contre le sein de la jeune femme, la laissant l’enlacer, lui caresser les cheveux, le dos. De profondes larmes glissèrent sur ses joues, des larmes de peine, d’une douleur trop longtemps contenue. Il pleura, hoquetant, ses bras se serrant autour de ce corps désirable, de ce corps doux.

Raunen laissa le couple pleurer en toute tranquillité. Ils en avaient bien besoin, besoin de faire éclater cette peine qui leur rongeait les sangs. Il contemplait, assis contre l’une des immenses racines de l’arbre, le cadavre de l’un de ses ennemis. L’une des sentinelles était tombée, son long manteau revêtant une nouvelle teinte vermeille.

Raunen attendit patiemment que le couple se relève, qu’il sèche ses larmes. Ils n’avaient toujours pas prononcé un mot, communiquant sur un plan qui n’appartenait qu’à eux, celui des sentiments partagés. Il croisa le regard de Tenshi. Ses beaux yeux rouges étaient embués de lourdes larmes. C’était si rare de les voir ainsi habillés. Elle vint plaquer sa tête contre sa poitrine, il posa sa main sur sa taille, la rapprochant de lui, la réconfortant silencieusement. Il la sentit frissonner, alors il lui embrassa le front, dissipant une partie de sa crainte, une partie de ses peurs. Raunen fixait le jeune homme. Il lui sourit.

Le silence se prolongea, instant vacillant. Akogare s'installa lentement contre la racine, scrutant l’invisible ciel grisé, récupérant doucement du choc. Il déglutit, cherchant une manière habile d’aborder le délicat sujet.


[Akogare]"Tu étais au courant ?"

Il avait lancé sa question au hasard, sans interlocuteur privilégié. Raunen hocha la tête.

[Raunen]"Oui, nous étions au courant. De quoi te souviens tu ?"

Akogare demeura silencieux, pensif. Il soupira, avant de murmurer.

[Akogare]"Du Byakugan. Du fait que je n’ai jamais réussi à maîtriser le mien. A cause d’un... blocage ? Je ne me souviens plus bien. Il fallait une sorte de… condition spéciale avant que le mien ne se réveille. Je ne sais plus, cette phrase m’est revenue."

Tenshi regardait le jeune homme, toujours serrée contre le guerrier. Son visage avait repris des couleurs, quoique toujours empreint d’une tristesse lancinante. Elle dévisageait Akogare, comme si elle craignait sa réaction. Elle, qui pouvait vaincre n’importe quel ennemi. Comme une enfant, une enfant fautive.
Akogare lui sourit, faiblement. Elle frémit.


[Raunen]"C’est en partie vrai. Quand tu étais jeune, par je ne sais quel miracle, tu as réussi à brider ton Byakugan, le tuant dans l’œuf en quelque sorte. Tu l’as bridé, en invoquant quelqu’un, un gardien, garant de ce terrible pouvoir."

Le guerrier se tut, le visage fermé. Il n’aimait pas devoir parler de cela. Tenshi effleura de ses lèvres le cou de l’homme, lui déposant un fin baiser, se renfonçant contre lui.
Raunen soupira, comme tiré d’une rêverie.


[Raunen]"Ce guerrier que tu as façonné instinctivement, à qui tu as délégué cette tâche, c’est moi. Une Ombre, que tu as installé dans ton esprit, près d’une certaine chambre, pour repousser la force de ton don."

Il tourna les yeux vers Akogare. Ce dernier était muet, les sourcils haussés.

[Raunen]"Terrible tâche. Mais heureusement pour moi, ton don était jeune. Tu l’avais instantanément brisé, le cloîtrant dans une chambre de tout invention. C’était une enfant, une petite fille, riante et fragile."

Tenshi sourit, perdue contre le manteau de Raunen. Elle se faisait plus douce, plus câline, souriant avec facilité désormais.
Raunen lui caressa le dos.


[Raunen]"Alors, j’en ai pris soin. Je l’ai aimé, et elle m’a rendu cet amour. Rêve fugace, qui se poursuit pourtant."

Il y eu un nouveau moment de silence, seulement perturbé par le murmure du vent caressant.

[Raunen]"Au départ, tu avais un Byakugan similaire aux autres. En théorie, il s’agit simplement d’un pouvoir oculaire, dans lequel on puise pour l’utiliser. Mais tu l’as enfermé dans cette chambre blanche, sous le coup de la peur. Le tien a alors prit la forme d’une enfant. Et, elle a grandit, à ton image."

Tenshi se recula légèrement. Elle avait toujours une main aimante posée sur la hanche du guerrier, tandis qu’elle murmurait.

[Tenshi]"Sans Raunen, je serais morte, et ton don avec moi. Ton esprit était dur pour les enfants, tu sais ? Froid, et obscur. Mais j’ai grandit. Trop, sans doute. Car un jour, un jour je me suis réveillée d’un long sommeil."

Elle toucha de son autre main le menton d’Akogare, inclinant légèrement la tête.

[Tenshi]"Raunen était à mes côtés. Il m’a dit que tu étais prêt. J’ai rit, parce que désormais il était trop tard, j’ai rit, parce que si je me révélais à toi, tu mourrais. Raunen a insisté. Il est têtu."

Son juvénile sourire s’estompa un peu, sans toutefois disparaître.

[Tenshi]"Je l’ai écouté. C’est ce que tu as vu dans ton souvenir. Mon réveil. J’ai ouvert la porte de ma chambre, cette chambre blanche où j’étais restée emprisonnée. Et, j’ai épousé ton esprit. J’étais joyeuse, parce que pour la première fois, je pouvais tout voir, je pouvais m’unir à toi comme il aurait dû en être dès le début. Je ne savais pas que tu souffrais. C’est une voix qui me l’a murmuré."

Raunen poursuivit à la place de la jeune femme.


[Raunen]"Pour vaincre, tu avais bel et bien besoin d’une condition exceptionnelle. Cette condition, tu la rencontreras plus tard."

Akogare ne dit rien. En vérité, il ne savait plus de quoi il avait eu besoin pour réveiller Tenshi. Il se souvenait juste que ce n’avait pas été son objectif, ce jour là.


[Raunen]"Tu apprendras au passage les raisons de ta douleur, lors de l’éveil de Tenshi."

Il avait été décidé de prendre un peu de repos au pied du gigantesque arbre. Akogare ne l’avait pas remarqué jusqu’alors, mais Tenshi affichait une légère entaille sur la joue. Ainsi, ses adversaires l’avaient touché. Raunen enleva son vêtement, de façon à pouvoir soigner sommairement la large plaie sur son torse. De nouvelles, plus légères, s’étaient ajoutées depuis. Les deux guerriers ne manifestaient aucune marque de fatigue. Alors qu’étrangement, le jeune homme se sentait plus lourd qu’auparavant, moins rapide.
Cela ne l’inquiétait pas.
Tenshi était couchée confortablement contre la racine, les yeux clos. Elle semblait reposée, calme. Sa poitrine se soulevait gracieusement, buvant avec une ardente avidité l’air frais qui s’offrait à elle.

Une enfant emprisonnée.
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 8 Mai - 18:13

Des éclairs. Indistincts, imparfaits. De la lumière, aveuglante, éclairait cette plaine nue. Akogare avançait, prudent. Combien de temps il avait passé là, il aurait été incapable de le dire. Il se sentait toujours aussi épuisé, et pourtant il marchait, chancelant.

Le monde se teintait de brun, de gris. Plus sombre, à l’image de l’état du jeune homme. Il voulait sortir d’ici, de cet endroit obscur. Sans issu. Il se tournait, se retournait, cherchant une illusoire porte de sortie. Il se mettait parfois à courir, prit d’une terrifiante peur, qui lui serrait le cœur.

Sur sa droite, des images se formaient. Akogare ralentit peu à peu, les contemplant. Elles s’assemblaient lentement, formant une mosaïque bancale. L’adolescent toucha du doigt cette improbable peinture.

Il fut jeté à terre, le souffle court, la tête basse.

La pièce était noire. Il n’y perçait aucune lumière, aucun rayon. L’oreille tendue, Akogare écoutait. Des sanglots. Ils lui firent mal à la tête, lui donnèrent la nausée. C’était des sanglots de désespoir, de tristesse. Puissants et inaltérables. Des sanglots féminins.

Lentement, il s’approcha, marchant en aveugle.


[???]"Tu t’es toujours reproché d’être aveugle. Pourtant, tu t’es toi-même crevé les yeux. C’est un monde magnifique, que celui des aveugles. A la fois désespérant, désolant par sa noirceur, mais aussi magnifique, car tout devient plus beau, chaque son, chaque sensation. Chaque caresses, chaque baisers."

La voix le fit frissonner. Elle était tremblante, assemblage fragile de souvenirs confus. Il l’avait déjà entendu ici même pourtant, c’était lointain, mais il savait que cette voix était inscrite en lettres de feux en lui. Le silence s’installa, entrecoupé de nombreux hoquets. Akogare s’agenouilla, passant son bras devant lui pour ne rencontrer que du vide.
Il entendit un rire.


[???]"N’es-tu pas un papillon, Akogare ? N’es-tu pas doré ? Ne peux-tu pas éclairer ce monde aveugle ?"

Les sanglots reprirent, réponse au silence du jeune homme. Il se redressa.


[Akogare]"Ne pleures pas."

Ils cessèrent immédiatement.


[Akogare]"Tu n’aimes pas ça."

Nouveau rire. Il sentit une ombre évoluer autour de lui, caressante et enjouée.

[???]"Ah ? Tu me connais donc ?"

Akogare esquissa un mince sourire, poursuivant sa route, aussitôt suivi de la mystérieuse voix.

[Akogare]"Non. Mais je me souviens de ça. Ne t’en fais pas. Je te cherche. Une fleur de cerisier, perdue dans les ombres devrait se remarquer."

Il la sentit sourire. Le monde était toujours obscur, obscur car il ne savait pas où il était, ce qu’il faisait.

[???]"Je suis dans tes rêves, tu sais ? Tu me connaîtras mieux en sortant d’ici. Cependant… Pour te souvenir de moi, pour te souvenir de moi jusqu’à dans ton cœur, il faut que tu poursuive plus avant encore."

Elle prit une brève pause.

[???]"Mon souvenir se trouve sur le dernier sentier. Mon souvenir, et par conséquent le tien. Continue ta route. Vers la lumière."

Akogare eut un pincement au cœur en ne percevant plus la présence de la voix. Mais bientôt, l'aurore naquit, illuminant cette morne plaine.

Plus il progressait, et plus il sentait de vaporeux rêves se rapprocher. Il y avait aussi des ombres néfastes, des ombres qu’il essayait d’éviter. Il supposait que c’était des cauchemars, ou des choses approchant.
Sans prévenir, un des rêves le toucha, l’effleura timidement, le transposant autre part.

Il voyait un papillon. Il voyait du mimosa. Flashs violents, les images se superposaient, se supplantaient sans arrêt. Il y avait une voix, une voix oubliée. Pourtant, il reconnut celle qui lui avait parlé précédemment. C’était donc de ce papillon qu’elle parlait ? Une image de beauté ternie, de beauté mélancolique.
Le papillon était gris.

L’image se flétrit, laissant place à un décor de glace et de roche. Il y avait une fille, du moins Akogare le présumait. Elle était seule et droite, faisant face aux bourrasques. Elle resserra son écharpe, et avançait. Le jeune homme se rapprocha d’elle. Cette fille hantait jusqu’à ses nuits… Qui était elle ? Son nom, il aurait donné sa vie pour connaître son nom, pour l’entendre murmuré dans le vent et le saisir délicatement. Il leva la voix, hurlant dans le vent, posant cette question aux montagnes elles-mêmes, qui, de leur suprême indifférence, l’ignorèrent.

Il se rapprocha d’elle. Son corps était flou, composé de tâches éparses et confuses, sans toutefois la rendre grotesque, sans altérer la beauté qu’il devinait. Akogare la suivit, marchant à ses côtés. La jeune fille s’arrêta au bord d’une gigantesque falaise. Le froid ne l’atteignait pas lui, mais elle frissonnait, claquant sporadiquement des dents. Pourtant, elle ôta son foulard, qui s’envola élégamment, partant mourir sur un pic acéré de la montagne. Elle avait les yeux fermés, un lumineux sourire aux lèvres. La jeune fille écarta les bras, tournant sur elle-même pour profiter au mieux de la caresse du vent. Dansante, dansante avec ce qui lui restait de vitalité, se penchant parfois dangereusement près du bord de la falaise, mais insouciante, elle poursuivait.

Soudainement, elle chuta, tombant lourdement au sol. Akogare s’agenouilla, passant ses doigts éthérés sur la peau frémissante de l’adolescente. Inexplicablement, il sentait les larmes poindrent, il se sentait proche d’elle et voulait la réconforter, l’aider à se relever. C’était seulement à cette distance que l’on pouvait discerner la traînée sanglante qui maculait sa poitrine.
Des pas. Sur la droite. Akogare se tourna, rencontrant son regard. Son double chancelait vers elle, ignorant ses propres blessures pour se rapprocher d’elle le plus possible, pour lui caresser sa frissonnante peau.
Il passa ses bras autour d’elle, elle sourit contre son torse. Un baiser les unit, douloureusement sucré. La jeune fille souriait, parlait à voix basse. Lui ne disait rien.

Ils se relevèrent, fièrement, ensemble, défiant la montagne de les arrêter, de briser leur union. Tremblants, titubants, ils esquissèrent les premiers pas d’une mortelle danse. Ils dansèrent longtemps ainsi, jouant avec leur vie sur le bord escarpé de cette froide spectatrice. La tête de l’adolescente était posée contre l’épaule du double, mais bravement elle se redressa, se redressa pour un regard, un dernier avant de s’écrouler dans la neige.
Son double l’accompagna dans sa chute, la main posée sur la blessure sanglante. Il lui caressait le visage, et elle souriait.
Ses yeux se fermaient, malgré lui, malgré ses efforts. Malgré son envie de vivre, de vivre pour elle. La jeune fille tendit la main. Alors seulement il s’autorisa à tomber sur sa poitrine. Aucun gémissement ne quitta les lèvres closent de l’adolescente.

Elle murmura à nouveau, décrochant un sourire au double fatigué. Le vent battait plus fort, accompagné d’un manteau de neige, recouvrant peu à peu le couple immobile, immobile dans la mort.

La scène perdit en clarté. Presque douloureusement, Akogare quitta du regard l’image de ce couple mourant, avant qu’elle ne se fasse absorber par une vague noire. Le jeune homme resta debout, les yeux baissés face à cette tempête naissante, cette tempête qui aspirait toute lumière.
Lentement, elle s’apaisa. Akogare rejeta la tête en arrière, les yeux clos.


[Akogare]"Tu es cette fille."

La réponse lui parvint au bout de quelques instants, soufflée dans l’ombre, craintive.

[???]"Oui."

Le jeune homme secoua la tête.

[Akogare]"Je n’arrive pas à me souvenir de ton visage."

Il reprit sa marche, dans le noir nouveau. Il entendit, plus loin, la voix rire.

[???]"Mon Dans ce cas, souviens toi de mon nom. Juste de mon nom. Et tu me trouveras."

Akogare n’avait rien à répondre. La tête lourde, il chancelait. La sortie semblait encore bien lointaine. Ils marchèrent ensemble, sans plus parler. Le paysage ne changeait jamais. Monotone dans sa nébulosité, froid et menaçant dans ses murmures, dans ses bruissements.

[???]"Akogare… Pourquoi continuer à vivre en aveugle ? Tu as réussi par le passé à voir la lumière, même dans tes rêves. Ne peux tu t’en souvenir ?"

Le jeune homme éluda la question en murmurant soudainement, sa langue formulant les mots avant que son esprit ne les analyse, comme piquée par le ton inquiet de la voix.

[Akogare]"Quelle relation avions-nous ?"

Un doux rire, une nouvelle fois.

[???]"Tu n’as qu’à t’en rappeler."
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 8 Mai - 18:14

Akogare ne dit rien, peut-être déçu de ne pas en savoir plus, avançant simplement. Un craquement sinistre sur le côté attira son attention. Le jeune homme s’arrêta immédiatement, sa respiration s’accélérant. Il tourna les yeux autour de lui. La voix était toujours là, quelque part, l’observant.

[???]"Tu les sens aussi ? Oui, ils approchent. Fais attention à toi. Souviens toi de qui tu étais. Je t’y aiderais, fais moi confiance."

Akogare ne bougea pas, dressé dans l’ombre. L’endroit était toujours aussi opaque. Aucune lumière n’y perçait. Etait-ce réellement sa faute ?
Un nouveau craquement, plus proche. Il y avait une masse informe, gigantesque, qui s’avançait vers lui. Il la discernait difficilement, son corps noir épousant les ombres environnantes. Mais l’impression de mouvement, et les bruits l’accompagnant, cortège funèbre, ne trompaient pas.


[???]"Tu les reconnais ?"

La masse sombre était à quelques mètres de lui, le dominant de toute sa taille. Akogare plissa les yeux, tentant de deviner la forme générale qu’elle prenait. Il y avait bien l’ombre, les esquisses d’un corps humain. Parfois, Akogare devinait une couleur traverser le colossal corps. Unique, ou bien escortée d’autres, courant sur sa peau avant d’y mourir plus haut.
Des cris s’échappaient de cet être, de sa carapace. Sans tonalités propres, comme si elles avaient été épurées de toutes teintes, afin de les rendre inhumaines. La créature frappa le sol, soulevant des amas de ce qui pouvait être de la pierre, avant de pousser un rugissement.


[???]"Ce doit être étrange pour toi de devoir te battre contre eux. De devoir les battre pour te rappeler de ce que tu es. De ce qu’est une partie de toi. Ce n’est pas la plus marquée, mais elle a son importance."

Akogare ferma les yeux. Sans même y penser, comme un mécanisme rouillé remit en marche par miracle, il se mit en garde. Les genoux fléchis, les paumes en avant, il rouvrit les yeux, détaillant le monstre.

[Akogare]"Oui. Etrange que de devoir se battre contre ses rêves. De les détruire, pour mieux les vivre."

La masse attaqua, maladroitement, mais avec une vélocité surprenante, son poing cherchant le torse du jeune homme. Le bras d’Akogare subit l’assaut, encaissant lourdement, mais il riposta, avec violence, avec une rage oubliée, frappant, encore et encore, inlassable. Le colosse recula, une plainte quittant sa gorge.
Un rayon de lumière perça le ciel sombre.

Le géant se redressa. Il semblait étudier son adversaire. Akogare sentait son regard amusé lui détailler le corps.

L’adolescent approcha, prudent, toujours en garde. Les yeux fermés, il évoluait à la rencontre de ses rêves. Des souvenirs lui revenaient. Des rêves enfouis dans son cœur se réveillant lentement. Des rêves violents, de mort, de peur. Des rêves d’enfants, malgré tout. Mais aussi, des rêves d’adolescent, plus sombres, plus hachés, plus bruts, mordant de réalité, de sentiments exposés.
Toute la vigueur de la jeunesse, cette violence latente mais aussi cette douceur, cette beauté, lui faisait face. Le colosse évoluait sans cesse, se transformant, sa taille changeant. Des couleurs plus vives couraient sur sa peau, sur son armure.


[???]"C’est une partie de toi. Une partie tourmentée, mais terriblement attachante, parce que terriblement touchante. C’est la partie qui te fait mal, qui te fait souffrir chaque jour. Elle évolue selon tes propres sentiments, car ce sont d’eux qu’elle se nourrit. De sentiments, et de souvenirs. Brise tes rêves. Retrouve les. Tu en auras besoin."

Akogare sourit. Il frappa le sol du pied, prenant une impulsion, et se propulsa contre la masse en cours de métamorphose. Son poing rencontra son ennemi à la gorge, s’enfonçant dans sa chair tendre. Le jeune homme commença une terrible danse, une danse de mort et de violence, la danse d’une passion dévorante.
La passion de la vie.

Il frappait, grimpant sur le dos de la masse sombre pour lui porter des coups sur la colonne vertébrale. Mais il fut projeté à terre, rebondissant lourdement sur le sol dur. Son adversaire se jeta sur lui, toutefois avant de l’atteindre, Akogare s’était écarté.

La lumière pénétrait à présent le sombre dôme au-dessus d’eux, éclairant ce qui avait été un colosse caché dans l’ombre. C’était un homme qui semblait de glaise noir, fracturé en maints endroits. Il avait reprit une taille normale, surpassant néanmoins l’adolescent. Il s’était redressé, lui faisant face. Pour la première fois, sa profonde voix brisa le silence, une voix chargée de teintes, de senteurs différentes.


[???]"Te souviens tu de ce rêve ? Le rêve de devenir un guerrier, de ne jamais faiblir ? Ce rêve né de l’odieux souvenir qui changea ta vie ?"

Akogare fronça les sourcils, surprit qu’il puisse parler. Il se remit en garde murmurant néanmoins.

[Akogare]"Vous avez un nom ?"

L’homme noir rit.

[???]"Personne n’a jamais prit la peine de me donner un nom. Néanmoins, j’aime à être nommé Musou Hibiki."

Il leva les yeux vers le mince rai de lumière qui tombait à ses pieds. Ainsi éclairé, l’endroit ressemblait à un sanctuaire, le sanctuaire d’un dieu agonisant, mourant, mais se battant avec l’énergie du désespoir, refusant l’inéluctable.

Akogare accepta le silencieux défi. Le visage de Musou était indéchiffrable sous cet angle. Malgré les étincelles de lumières qui venaient parfois lui caresser la joue, on ne devinait que l’éclat de ses yeux, noirs, illuminés d’un point blanc. Flocon de neige perdu dans la nuit.

Les deux hommes étaient dressés l’un devant l’autre, le rayon éclatant les séparant, arbitre paisible, souriant. Akogare écoutait les sons diffus que produisait le corps de son adversaire. C’était des bouts de phrases, des mots isolés, lancés au hasard, tâches de couleurs sur un tableau parfait. Ils éclataient, leur sens pénétrant l’esprit de l’adolescent. Lentement, il les assemblait. Certaines voix étaient inconnues. Parfois douces, parfois rudes, haineuses. Parfois amoureuses, caressantes, simplement aimantes. De lui, d’un autre, les voix se chevauchaient jusqu’à former un ensemble cohérent.

Musou fut le premier à réagir. Son poing rencontra le ventre d’Akogare, le projetant à terre. La bataille dura, épuisante, mais les coups ne faiblissaient pas. De temps à autre, un rêve venait surprendre le jeune homme. La plupart étaient troublants, de par leur forme, de par ce qu’ils racontaient. Mais, bien vite, ils rejoignirent son subconscient, s’estompant avec lenteur, ne laissant que brume.

L’un d’eux retint son attention. Plus net, plus puissant que les autres dans son intensité, dans sa radiance. C’était, il le savait, un souvenir autant qu’un rêve. Un souvenir qui l’avait tellement marqué, choqué, qu’il en avait gardé plusieurs versions qui se présentaient aujourd’hui à lui, impitoyables. Certaines étaient sans aucun doute transfigurées, modifiées par l’esprit d’un enfant craintif, d’un enfant terrorisé.
D’un enfant malade. Malade de vivre, de vivre dans un monde froid et obscur. Akogare prenait peur, l’effroi s’insinuant avec une lourdeur sinistre dans son esprit, coulant comme du plomb froid. Son cœur lui cognait la poitrine, son cœur le suppliait de repousser ses images. Il essayait, de toute ses force, de toute sa volonté. Non ! Plus jamais il ne voulait revoir ça !
Le nommer, il ne le pouvait. Il fermait les yeux, les images continuant pourtant de se faufiler entre ses paupières, cruelles dans leur innocence.
Alors, il fut obligé de regarder. De contempler cette lente agonie.

C’était un repas.
Akogare gémissait à terre, frappant le sol vaporeux de son poing serré, de son poing rageur. Toutes les têtes étaient modifiées. Grotesques, abjectes, prenant les traits d’animaux, changeant de couleur brutalement, reflet de leurs sentiments. Le regard d’un enfant, sur un monde d’adulte.
Toutes, sauf deux.
Il se voyait. Il se voyait, agenouillé, mangeant calmement jetant de temps à autre un regard alentour, principalement à une jeune fille qui lui répondait d’un sourire.
C’était la seule à apparaître clairement hormis lui.

Elle avait un visage innocent, les yeux baissés sur son bol. Un ami silencieux et immuable. Soudainement, la jeune fille leva ses yeux nacrés. Ils avaient prit une teinte différente. Akogare le voyait clairement, tandis qu’il contemplait la scène.
Avec violence, elle se dressa, renversant son seul soutien, son seul ami qui se brisa au sol. Ses yeux se tournèrent vers l’un des visages cachés. Sous le regard de la jeune fille, il apparut, indistinct. Les traits durs, il discutait avec un voisin de table pourvu d’une tête reptilienne. Lentement, ses yeux rencontrèrent ceux de la jeune fille. Sa fille. Akogare se souvenait, tandis qu’elle courait vers lui, le visage déformé d’un pli haineux.

Non.

Elle frappa, son poing aveugle s’élançant. Mais avant même de pouvoir sentir la chair de son père sous ses doigts, elle fut projetée en arrière. Et, avec horreur, Akogare fit l’homme se lever de table, prenant son temps, consciencieux. Ses yeux se déformèrent, des veines apparaissant sur leurs rebords, surlignant leurs contours. Le don familial. Le Byakugan.

Ce souvenir.

Avec toute la violence, toute la haine, la rage possible, il frappa sa fille. Sa fille. Encore, et encore, ignorant le filet de sang qui éclaboussait son chemisier mauve, ignorant ses cris. Il frappa, jusqu’à ce qu’elle s’écroule lourdement sur le sol.

Le silence.

Il ne lui jeta pas même un regard, retournant s’asseoir. Les veines rentrèrent, l’incident était clos. Le don familial. Ce don, qui sert à frapper les siens. Ce don, qui va jusqu’à ignorer les liens entre père et fille. Terrifiant paradoxe. Comment ? Comment une telle chose était possible ? Autant de haine concentrée sur une partie de soi, sur ce que l’on a contribué à créer ? Sa fille.
Akogare frissonna, secouant la tête, impuissant. Son regard se décrocha de ce visage glacial et insensible pour chercher le sien. Il était floué. On ne se voit pas, dans ses rêves. Ses mains étaient à mi-chemin entre sa bouche et la table, les yeux fixés sur le corps de la jeune fille. Il lâcha ses baguettes qui lentement, inéluctablement, chutèrent, heurtant la table, résonnant sourdement dans la pièce.

Hinata.

Akogare reprit conscience. C’était comme sortir la tête de l’eau, alors que l’on se noyait fatalement, que déjà on se sentait céder. Musou n’avait pas frappé pendant ce temps. En vérité, et l’adolescent s’en aperçu lorsque l’homme se propulsa à sa rencontre, à peine quelques secondes s’étaient écoulées.
L’esprit brouillé, il resta sur place, accusant le coup au niveau de sa lèvre qui explosa sous le choc. Il resta à terre, la joue mordue par la pierre, vidé de toutes forces, secoué de tremblements incontrôlables.

Musou le dévisagea, n’amorçant aucun mouvement hostile.

Akogare pleurait. Pourquoi personne n’avait bougé ? Pourquoi n’était-il pas intervenu ? Hinata. Un hurlement quitta sa gorge, il hurlait ce nom, arrachant de son cœur la croûte qui s’y était formée, laissant le sang couler de nouveau, laissant le sang lui laver le cœur, le corps, l’esprit.

Musou se rapprocha de lui une fois les larmes passées, les yeux de l’adolescent trop secs pour en créer de nouvelles, ses épaules trop épuisées pour se secouer encore.
Il passa une main lourde sur le dos d’Akogare, déclenchant de nouveaux hoquets, faible plainte.


[Musou]"Tu as recouvré tes rêves."

Il poussa un long soupir.

[Musou]"Ce souvenir a hanté ton enfance. Tu ne voulais pas de ça. Tu refusais cette vie, cette absence d’amour, cette absence de sentiment mis à part la haine de la faiblesse, ce refus d’aimer sous un concept aussi futile que la puissance. C’est ainsi, à ce moment précis, que tu t’es en quelque sorte crevé les yeux de ton plein gré."

Il se tut. Akogare l’écoutait, ses reniflements s’estompant pour ne pas concurrencer la voix de l’homme. Ce dernier poursuivit.

[Musou]"Tu t’es coupé à toute vision de haine, toute vision d’amour, feignant d’ignorer que ces sentiments existaient. Alors, tu as emprisonné ton don. Sans le vouloir, c’est vrai, mais tu as emprisonné Tenshi dans une cellule de ta création où elle a grandit, bercée de l’amour que lui portait Raunen. Ils sont restés ensemble dans cette prison, s’aimant dans le secret du vide qui était cette chambre, protégé de la tempête qui était ton esprit. Raunen était torturé de devoir garder captive Tenshi. En reniant tes sentiments, tu as été aussi cruel, aussi froid que le père de cette jeune fille vue dans ton souvenir."

Musou sourit néanmoins, malgré la dureté de ses propos. L’adolescent ne pleurait plus, cherchant en lui une réminiscence de cet état qui fut le sien.

[Musou]"Au fil des années, ton esprit avait occulté cette scène traumatisante que tu as vue. C’est, ce que j’appellerai l’instinct de survie. Ton esprit connaissait la force destructrice qui hantait ton corps. Autant ne pas la nourrir, cette force. Mais, tu as bien changé depuis ce ténébreux temps. A cette époque, tu te haïssais secrètement, honteusement. Alors, tu n’hésitais pas à te faire du mal, à te surpasser pour te prouver que tu existais, que malgré les lacunes au niveau de ton don, tu valais quelque chose. Tu voulais prouver que tu n’étais pas cette fille. Jusqu’au jour où après l’un de ses entraînements, ta vie changea."

L’homme ne s’arrêtait pas, sa voix traversant Akogare comme une lame à vif, comme une lance de feu lui embrasant les entrailles. Tout ceci était vrai. Il le savait.

[Musou]"Et la suite, tu l’as connais déjà, même si une partie, la partie fondamentale t’échappe encore. Raunen a ouvert la porte à Tenshi, pour qu’elle puisse observer ton esprit, cet esprit qu’elle avait été contrainte de fuir alors qu’elle n’était même pas formée. Il savait que tu avais une chance de survivre. Parce que, tu avais accepté d’éprouver des sentiments. Et, tu as survécu. Par deux fois."

L’homme se releva, soupirant.

[Musou]"Enfin. Ce n’est pas moi qui peux t’enseigner la raison de ce déblocage soudain, qui est la partie la plus intéressante, la plus vitale pour toi. Je t’informe juste sur le pourquoi du blocage, la suite se trouve plus loin, et la conclusion plus loin encore."

La lumière tombait sur eux, forçant Akogare à garder les yeux fermés. Il entendit Musou soupirer, faiblement, puis s’éloigner sans un mot de plus. Aucune parole ne fut prononcée pendant un long moment, une éternelle minute.
Le jeune homme sentit le frôlement habituel de la voix, ses pas légers résonnant sur le sol tandis qu’elle s’avançait vers lui. Elle sembla lui toucher le front, toucher du bout des doigts la sueur qui le baignait, pour le rassurer, peut-être.
Enfin, son rapide examen terminé, elle souffla.


[???]"Il faut se dépêcher Akogare. Tu t’affaiblis. Bientôt, tu t’endormiras. Si tu tombes ici, tes amis ne pourront te secourir. Viens."
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 8 Mai - 18:14

Quatre mois. San avait facilement réussi à rester dans la chambre, même maintenant qu’elle était parfaitement remise de ses blessures. Elle restait de longues heures couchée aux côtés d’Akogare, le veillant, le berçant de sa douce voix. Il respirait toujours aussi calmement, mais elle le sentait se fatiguer. C’était imperceptible, mais au plus profond de son cœur, elle le savait dépérir. Alors elle pleurait, durant de douloureuses heures, un flot continu, que nul ne pouvait endiguer.

Quatre mois. Le temps s’était écoulé avec une lenteur affolante. Le printemps avait laissé sa place à l’été, temps plus rude, saison guerrière. Le soleil venait caresser la peau de la jeune fille, jouant avec les ombres des feuillages des arbres. Le vent lui-même venait la réconforter, venait lui souffler quelques mots d’amour à l’oreille, de sa voix fuyante, de son timbre rieur. Mais personne ne pouvait faire naître le moindre sourire aux lèvres de l’adolescente.
La famille de la jeune fille commençait à s’inquiéter pour elle. Elle avait du mal à manger, rejetant le plus souvent toute nourriture ingéré. Ses traits étaient creusés par la fatigue. Elle n’arrivait plus à dormir, et les médecins rechignaient à lui accorder des calmants ou autres narcotiques, prétextant qu’à forte dose San pouvait devenir dépendante.
Alors, elle restait étendue, attendant d’être trop épuisée pour pleurer, pour se retourner.

Quatre mois. Le médecin venait fréquemment prendre des nouvelles. Il s’inquiétait également de l’état de San, mais n’en soufflait mot. Il redoutait de dire à la jeune fille sa pensée profonde. Alors, là aussi il se taisait, contemplant la jeune fille souffrir, agoniser de concert avec son ami. Il la regardait murmurer à son oreille. C’était les seuls moments où elle souriait, et parfois moment un rire quittait sa gorge.

C’était une belle journée. San était à la fenêtre, observant la rue adjacente. Des jeunes filles riaient, vêtues de courtes jupes et de décolletés prononcés, marchant en direction des lacs. Elle se retourna, poussant un soupir. Les brumes du sommeil l’enveloppaient. Elles étaient devenues coutumières, comme des amies muettes.


[???]"Petite fille."

Les yeux de San se rouvrirent brutalement. Elle tourna la tête autour de la pièce, cherchant en vain l’origine de la voix. Ses sourcils se froncèrent. Cette voix ne lui était pas inconnue.

[???]"Le printemps est passé. Quelle tristesse qu’il se soit écoulé ici. J’ai promis, il y a bien longtemps, de venir en aide à Akogare le moment venu. Il est arrivé. Ne perd pas espoir petite fille. Je l’aiderai, et vous serez à nouveau rassemblés."

San frissonna. L’homme en blanc et aux roses. L’homme avec qui tout a commencé. Il était enfin revenu.

[???]"Tu fais de merveilleuses épines. C’est grâce à toi que son cœur bat encore. Il entend ta voix, et avance à travers elle. Mais, les épines ne sont rien sans les pétales. Attend. Attend, et aime le. Il vaincra, crois moi."

La présence se dissipa peu à peu. La jeune fille tituba en direction du jeune homme couché. Elle posa une main sur son bras. Ce dernier avait des marques violacées par manque de mouvement, des escarres comme les appelait le médecin, mais délicatement, elle se coucha sur lui se rapprochant d’Akogare.

Le sommeil était le seul moment où elle pouvait le voir bouger, le voir rire, le toucher.

Le seul, en quatre mois.
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Cerim
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 8 Mai - 18:15

Le monde avait changé. Il était désormais clair, lumineux, mais pourtant nuageux. Akogare marchait le long d’une route, entouré de vastes champs de blé aux tiges aussi grandes qu’un enfant.
La jeune fille marchait à ses côtés, le corps toujours flou par manque de souvenirs. Le jeune homme avait du mal à marcher, même si il faisait des efforts pour le cacher. Il le cachait, parce qu’il savait que la sortie était proche. Ses rêves lui étaient revenus, et avec eux la connaissance. Le jeune fille chantonnait, d’une voix mélancolique, et terriblement douce. Sa voix n’était pas flouée, elle. Pourtant, c’était un souvenir. Ce point, bien qu’étrange, ne perturbait pas trop Akogare.

Il marchait sous les rayons du pâle soleil, le blé formant comme une haie de part et d’autre. Une haie d’ombre.
Le jeune homme s’arrêta soudainement, tendant l’oreille.


[???]"Il arrive enfin."

Akogare ferma les yeux. Après un long moment d’un calme relatif, les pas d’un homme se firent entendre. L’adolescent patienta, avant d’humer l’odeur de jeunes fleurs.
Ses yeux s’ouvrirent.

Un homme aux longs cheveux noirs se tenait face à lui. Vêtu exclusivement de blanc, il fixait Akogare, ses yeux noirs contrastant avec son visage pâle. Il esquissa un mince sourire.
Ils étaient à plusieurs mètres l’un de l’autre, baignés par le soleil, caressés par le vent. Il tenait visiblement une arme dans sa main droite, au fourreau également blanc, quelques fils d’argent attachés à la garde.
Il était élégant, étonnamment beau, et lui donner un âge se révéla impossible. Des yeux, il rencontra la jeune fille, et inclina la tête à son attention, avant de se concentrer sur Akogare.


[???]"Bonjour Akogare. Tu as l’air fatigué."

Des gouttes de sueur coulaient le long des tempes du jeune homme. D’un revers de la manche il les essuya.

[Akogare]"C’est que je le suis dans ce cas. Vous êtes ?"

L’homme rit, non pas moqueur, mais simplement amusé.

[???]"Te le dire avec un nom serait complexe. Je serai donc Mashiro Bara."

La présence aux côtés d’Akogare s’agita, mais ne dit rien. Elle semblait heureuse, frissonnante de plaisir.

[???]"Si tu veux en savoir plus sur ton passé, si tu veux trouver le nom de la fille à tes côtés, si tu veux connaître l’origine de la fleur de cerisier, viens. Viens et bat toi. Car c’est cela que je représente ici. J’ai promis. J’ai promis de te proposer mon aide à une personne qui nous est chère à tous deux. Et, tout comme toi, je tiens toujours mes promesses. Peu importe le prix."

A peine Mashiro avait-il prononcé le dernier mot de sa phrase que l’air autour d’Akogare se tordit, jusqu’à exploser. Il ne fut pas projeté, il ne fut même pas touché. La jeune fille tenait en ses mains un sabre, qu’elle lui tendit instantanément.
Avec circonspection, l’adolescent s’en saisit, dévisageant tour à tour la fille et l’homme.


[???]"Bat toi. Bat toi pour moi. Trouve mon nom, trouve le dans le sang et les larmes. Trouve le, là où il est né."

Akogare tourna le regard vers Mashiro. Il n’avait pas bougé, restant calmement dressé sur la route. Il poussa un lent soupir, et murmura, juste assez fort pour être entendu.

[Akogare]"Dans ce cas là, je me battrai. Cette fille… Cette fille, je veux la retrouver. Je le sais, même si son nom m’échappe, même si son visage m’est inconnu. Ce qu’elle représente pour moi, je ne peux le dire. Mais si par ton aide, je peux le savoir, alors je vaincrai."

L’homme hocha la tête. Il sortit la lame de son fourreau, brillante sous le soleil, embrassant cette liberté recouvrée. De sa main gauche, il caressa les pétales des fleurs à sa ceinture. Akogare ne les distinguait pas bien, mais c’était des roses. Trois roses. Blanche, noir et rouge. L’homme faisait courir ses doigts dessus, et avec un sourire s’arrêta sur la rouge. Il la sortit, la saisissant, ses doigts experts prenant garde à ne pas se couper.
Avec un sourire sincère, il murmura.

[???]"Rouge. J’aurais dû m’en douter. Tu ne connais pas le sentiment qui anime ta main, mais moi si. C’est donc avec la force de ce sentiment que je me battrais. Akogare, prend garde. La rouge est la plus terrible de mes fleurs. Car elle est la plus puissante en toi."

La fille s’écarta, rejoignant le champ de blé, gradins d’un combat entre deux géants. Les spectateurs végétaux s’agitèrent, sous l’impulsion d’un vent taquin, insensible à al guerrière danse qui se préparait.

Akogare remonta sa main gauche, pour caresser le fourreau de son arme. Il était ambré, des veinures blanches ondulant agréablement autour. Avec lenteur, il l’ôta, tandis que Mashiro s’avançait. Sans quitter son adversaire des yeux, il le déposa à terre, se mettant d’un même mouvement en garde.

Son cœur battait vite, cognant contre sa poitrine avec violence, le poussant en avant. L’écoutant, Akogare se mit en marche. Les lames se rencontrèrent, s’embrassant avec passion avant de se désunir pour mieux se retrouver. Des étincelles jaillissaient de chaque choc, comme de métalliques larmes, des larmes de lumières dans un monde terne.

Aucun des combattants n’arrivait à prendre l’avantage. Akogare était légèrement blessé au torse. La tunique de Mashiro était toujours immaculée de toute traînée sanglante.

Il tenait toujours la rose dans sa main, serrant de l’autre son sabre qui volait avec grâce, fendant l’air pour rencontrer la lame d’Akogare. Ce dernier commençait doucement, lentement, mais inexorablement à plier. Il y mettait toute sa puissance, mais la fatigue était depuis longtemps présente en lui, le rongeant petit à petit.
Mashiro le blessa une nouvelle fois, à la cuisse, le sang ruisselait sur la terre nue, l’abreuvant du liquide sucré, mais Akogare ne plia pas, forçant sur la garde de l’homme, forçant et frappant.

Enfin, il brisa le contact, reculant d’un bond adroit, quoique chancelant. Mashiro ne bougea pas, un sourire se dessinant sur ses lèvres closes. La pointe de sa lame se baissa, tandis qu’il portait à ses yeux sa main gauche, celle qui tenait la rose. Lentement, un liquide de la même couleur que la fleur coulait le long de son poignet. Il quitta l’hypnotique spectacle pour dévisager Akogare. Souriant toujours, il murmura.


[???]"C’est intéressant. Inattendu aussi. Aucune rose ne m’a jamais blessée auparavant. Mais la rose rouge semble être de ton côté. Ce n’est pas étonnant en fait. Les premières gouttes de mon sang, versées par la force de tes sentiments."

Il se remit en garde, ne se départant ni son sourire, ni de sa rose sanglante. Les assauts reprirent, violents et gracieux, terribles et passionnés. Leurs pas les portèrent dans les champs. Le blé pliait sous la force des guerriers, sous la force de leurs volontés. Akogare vacillait, laissant sa garde ouverte où Mashiro s’engouffrait. Il était en sang, son visage éraflé par trois fois, son œil droit luttant pour ne pas se fermer. Mais son adversaire avait été atteint au bras qui tenait l’arme. Ses assauts étaient plus espacés, moins puissants, laissant ainsi le temps au jeune homme de souffler, de respirer.

Toutefois, cela était insuffisant.

Une voix, lointaine, lui parvint.


[???]"Akogare. Courage. Ta main est animée d’un sentiment que tu as oublié. Tu ne le maîtrises plus bien. Mais tu apprends, tu apprends dans le sang. Courage."

Il se redressa, les dents serrées. Ils étaient tous deux de forces équivalentes, et pourtant Mashiro avait l’ascendant.

[???]"Je suis fort grâce à toi, Akogare. Je suis fort, grâce à ça."

Des doigts, il caressa la tige de la rose rouge. Il détaillait l’adolescent des yeux, comme si il attendait une réaction. Il y avait bien quelque chose, un grondement sourd en lui, tapi dans son ventre, se réveillant lentement.
Oui. Son nom. Quel est le nom de ce sentiment, de cette douce sensation ?
L’homme hocha la tête, visiblement satisfait.

Il se remit en garde, avant de lancer une offensive. Akogare esquiva, sautant sur la droite, son corps agissant à sa place. Son bras s’élança sur le côté, frappant le flanc de l’homme blanc qui ne put stopper son impulsion, tâchant une nouvelle fois sa tunique lumineuse. Il mit un genou à terre, ripostant en aveugle, envoyant son arme dans son dos. Akogare leva à temps la jambe, et frappa, frappa en hurlant, en hurlant toute la confusion qui le dévorait.

Mashiro cracha, les deux mains posées sur le sol moite de sang. Au milieu du blé, il s’écroula. Un linceul végétal. L’adolescent lâcha son arme, retombant à genoux. Il retourna l’homme à la tunique maculée de rouge. Il serrait toujours à pleine main la rose, s’enfonçant profondément les épines dans la paume de façon à sentir au mieux toute la douleur de la perfection.
Il toussa, et murmura, faiblement.


[???]"Le rouge de la rose, le rouge de ton sang et du mien. Tu sais désormais ce que cela signifie."

Akogare hocha la tête.


[???]"Tu viens de te battre contre et avec toute la puissance de ton amour. Tu viens de me vaincre."

La jeune fille s’approcha à son tour, caressant de ses doigts flous le corps tiède de l’homme. Il tourna les yeux vers elle, souriant.


[???]"Ce que tu es belle, petite fille. Belle, mais toujours aussi triste."

Il rencontra le regard d’Akogare, et murmura.


[???]"Viens les chercher en moi. Viens trouver tes souvenirs en mon corps fatigué, en mon esprit brisé."

Sans un mot, il saisit la main du jeune homme.
Des explosions lumineuses survinrent dans sa tête. De multiples couleurs, de multiples fragments, de multiples sentiments. Des gerbes rouges, des étincelles bleutées. Des éclairs blancs et noirs frappant des orbes colorés, les faisant joyeusement exploser.
Le battement d’un cœur, d’un cœur jeune et excité

Akogare marchait au milieu de toute cette agitation. A la vérité, son corps n’était plus matériel en ce lieu coupé du temps et de l’espace. Il voletait, de plus en plus vite, sachant parfaitement où aller. Il mit un instant avant de s’apercevoir que les battements cardiaques étaient les siens.

Là. Là, juste devant lui. Devant un gigantesque lac. Devant ce lac se tenait une jeune fille, de dos. Une jeune fille en robe blanche, vaporeuse et taquine, qui prenait soin de ne pas trop couvrir les féminines courbes. Elle était dressée, droite et pourtant étonnamment détendue.
Akogare s’approcha, lentement, son cœur lui faisant mal, son cœur ayant des difficultés à contenir tous ses sentiments. Il était juste derrière la jeune fille, qui n’avait pas bougé, feignant de ne pas s’être aperçue de sa présence. Il ferma un bref, un très bref instant les yeux, juste le temps de s’imprégner de la fragrance de cerisier, ce parfum qui l’avait guidé, qu’il avait senti et flairé plusieurs fois par le passé.

Akogare porta lentement ses bras sur sa taille élancée, avec une infinie précaution, comme de peur de briser un objet trop rare, trop précieux. Il fit glisser ses doigts sur cette surface moelleuse, sur cette robe trop étroite. La jeune fille inclina la tête, un léger gémissement s’échappant de ses lèvres. Il ne voyait toujours pas son visage, son visage caché par ses cheveux, mais elle murmura, faiblement, sa voix parfaitement claire et douce.


[???]"Tu en as mis du temps."

Et lentement, elle tourna la tête vers lui. Elle dévoila le début d’une joue, d’une joue légèrement rosée. Un nez fin, puis un œil, juste un œil. Un œil d’ambre, d’ambre et d’ébène.

Des lèvres. Des lèvres d’amour, incurvées en un sourire humide de larmes.
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MessageSujet: Re: Test RP   Test RP - Page 2 EmptyLun 8 Mai - 18:16

Deux formes évoluaient, exsangues, chancelantes. Elles s’embrassaient avec violence, se séparaient, sans cesse. C’étaient deux jeunes femmes. Deux jeunes femmes, unies dans la bataille, unies dans le sang. L’une était clair, lumineuse, blanche et bleue. Du sang lui maculait le ventre, sa robe déchirée en maints endroits, dévoilant plusieurs plaies. Du sang coagulé sur la jambe, une main moite qui ne glissait cependant pas sur son arme.

L’autre était rouge et noir, des striures dorées lui barrant la tunique, un lourd manteau bleu sur les épaules. Son masque dissimulait habilement toute humanité de son visage, toute trace de féminité. Son bras droit était coupé, au niveau du coude, un sanglant moignon se dressant fièrement, muet défi à son adversaire, témoignage d’une volonté sans failles. Elle se battait avec autant de rage, avec une haine vorace, un plaisir de tuer inassouvi. La haine, la haine guidait son bras valide et frappait la jeune fille de lumière.

Mais, comme un ange en fuite, elle s’échappait, et ripostait. Malgré ses blessures, elle dominait le combat. D’un violent coup, un coup désespéré, elle toucha la tempe de son ennemie. Celle-ci vacilla, tombant à genoux, son arme s’enfonçant dans le sol pour la soutenir. Elle respirait difficilement, lourdement.

L’ange se recula élégamment, ses jambes croisées alors qu’elle était debout, ses longs cheveux animés par le vent, cachant de temps à autre son magnifique visage. Aucun pli de colère, de douleur ne venait le ternir. La perfection pourvue d’une âme.

A travers le masque, l’être cracha du sang.


[Tael]"Tu n’es pas ce que tu prétends être."

C’était la voix de la petite fille. Boudeuse, une certaine tristesse perçant à travers ses mots.

[Tenshi]"Je t’ai dit que j’étais la création d’un enfant. Il m’a donné la vie, en m’emprisonnant. Il n’y a rien de plus vrai. Je suis une enfant, une enfant de la guerre."

Tael se redressa, titubante, son unique main se portant à son visage pour toucher des doigts son masque. Une jeune femme nue était représentée sur l’œil droit, dorée et blanche. Elle brandissait un éventail devant elle, de façon à cacher le bas de son visage.
Tenshi fronça les sourcils, cherchant le regard de Tael, mais se dernier se perdait dans l’ombre. Seule une petite étincelle était visible.


[Tael]"C’est étrange. Je te connais, et tu étais bien enfermée dans une pièce, gardée par l’homme qui voyage à tes côtés."

Tenshi sourit, décroisant ses longues jambes.


[Tenshi]"Il n’est pas mon geôlier. Il est mon amant. Raunen est une création de l’enfant lui aussi. Il est le bouclier, là où je suis l’arme. Nous protégeons l’enfant, chacun à notre manière. C’est pour cela que tu ne peux vaincre."

Sur le second œil de Tael était dessiné une étrange créature, à la fois puissante et monstrueuse. Une force bestiale, forgée dans la violence, dans la haine la plus totale et la plus absolue. Ses yeux brillant était dirigés vers la jeune fille de droite, qui semblait soudainement incroyablement faible malgré son port altier, malgré son charisme naturel.
Elle devina Tael sourire.


[Tael]"Cela, tu ne peux pas le prédire, gamine. Aussi puissante sois tu, la mort te guette. La beauté, ne protège pas de la mort."

Tenshi sourit, jouant avec son bâton, le plaquant contre son corps. Elle inclina légèrement la tête sur le côté, ses lèvres s’étirant en un délicieux sourire.


[Tenshi]"Ah ? Et qui crois tu être pour savoir si au fond je ne désire pas la mort ?"

Tael rit cette fois ci, d’une voix adulte, la voix de la femme. Cette voix gênait Tenshi. Elle était incroyablement douce, délicate et sucrée. Et, c’était certainement la voix originelle, comme elle l’avait supposé dès le début.

[Tael]"Mon enfant... Je le sais, car tu as dit être amoureuse. Si l’amour guide tes pas, tu souhaites obligatoirement bannir la mort de ce chemin."

Le silence ponctua ses paroles. La jeune fille aux cheveux mauves savait que la femme masquée disait vrai. Même si elle était prête à sacrifier sa vie pour défendre Akogare, elle ne pouvait s’imaginer vivre sans Raunen.

Elle hocha faiblement la tête.


[Tenshi]"Oui... Mais la mort aura fort a faire pour me vaincre."

Tael tourna le visage, observant la route qui s’étendait derrière elle. Elle avait les cheveux décoiffés, des cheveux bruns, soulignés de mèches rouges assorties à son vêtement.
La voix de la femme s’éleva une nouvelle fois.


[Tael]"Lorsque l’on veut abattre quelqu’un, on frappe ses points faibles. Prends garde à ceux que tu aimes."

Tenshi se retourna à son tour. Les deux femmes étaient au milieu du sentier, dressées dos à dos, leurs visages fermés. Tenshi avait les yeux voilés, ses pensées s’imprégnant des dernières paroles de Tael.

[Tenshi]"Raunen est fort. Si il faiblit, je serai toujours là pour le soutenir."

Un doux rire, impalpable. Tael fit un pas en avant, suivi d’un autre.

[Tael]"Moins que toi cependant. De toutes manières, je ne parlai pas de lui."

Tenshi tourna à moitié le visage, de façon à découvrir de son œil pourpre le dos de Tael. Sans rien ajouter, elle reprit sa route.

Seuls les échos de la solitude chantaient à son passage, ici, dans la forêt de la mélancolie.


____________________________

Les deux guerriers étaient depuis bien longtemps réunis, assis contre un arbre, le corps tremblant d’Akogare entre eux. Raunen avait pansé les plaies de Tenshi avec délicatesse, prenant garde à ce corps meurtri. Il était de plus en plus inquiet, et probablement que la jeune fille aussi, même si elle le dissimulait parfaitement, tout comme lui. Jamais elle n’avait été blessée en combat avant ce voyage. Mais cet être masqué semblait de puissance égale à Tenshi, ce qui était en soi impossible.

Elle avait la tête posée sur son épaule. Des yeux, il contemplait ses cheveux mauves, déposant un doux baiser dessus, décrochant un sourire à la jeune fille. Elle releva la tête, le regard brillant, son charmant sourire le faisant frissonner.
Sans un mot, elle unit ses lèvres aux siennes, lui caressant du bout des doigts la joue.

Le temps s’écoulait, et Akogare restait inanimé. Ils étaient de nouveau à la Croisée des Mondes, entourés des différents sentiers qui s’offraient à eux. Raunen se releva, étirant son puissant corps. Il adressa un regard à Tenshi, qui hocha faiblement la tête. En silence, il partit surveiller les alentour, comme à son habitude.

Tenshi caressait imperceptiblement les cheveux du jeune homme à ses genoux. Plusieurs minutes passèrent, tandis que ses doigts évoluaient sur son visage livide. Sous la caresse de ses mains, elle le sentit pour la première fois frémir. Elle interrompit son geste, surprise.
Avec prudence, elle se déplaça, se positionnant face à lui. Lentement, subtilement, le visage de l’adolescent reprenait des couleurs. Elle leva les yeux, cherchant Raunen, mais Akogare soupira.

Il avait toujours les yeux clos, mais sa bouche s’était ouverte, avide d’aspirer le plus d’air possible. Tenshi épongea son front trempé d’une sueur fiévreuse, les battements de son cœur s’accélérant.


[Akogare]"San."

Un murmure rauque, le murmure d’une voix sèche. Lentement, ses pâles yeux d’argent s’éveillèrent, deux astres brillants. Il resta couché un long moment, dans un silence relatif, seulement perturbé par le bruissement des feuilles. Raunen était appuyé à un arbre, son épée posée sur l’épaule, son autre main dans sa veste.
Tenshi se recula un peu, lorsque Akogare se redressa
.

[Tenshi]"Qu’est-ce que c’est ?."

Calmement, Akogare rencontra son regard.

[Akogare]"C’était son nom."

Il se remit debout, aidé de Tenshi qui le dévisageait.

[Akogare]"San, et je crois que je l’aimais."
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